Après avoir conquis les deux dernières éditions de la ronde de gala, Tadej Pogacar se montre une nouvelle fois le rival à battre. Le Slovène veut rejoindre un groupe privilégié de cyclistes qui ont remporté cette course pendant trois années consécutives. Son compatriote Primoz Roglic et le Danois Jonas Vingaard, avec son puissant Jumbo-Visma, apparaissent comme ses principaux prétendants.

Malgré le fait que nous vivons à l’époque du cyclisme moderne, le Tour de France a présenté dans ses dernières éditions un face à face qui rappelle les meilleurs duels d’antan. Tadej Pogacar et Primoz Roglic, tous deux de Slovénie, façonnent une rivalité destinée à rester dans la rétine des fans, comme cela s’est produit avec d’autres confrontations telles que celles mettant en vedette Greg Lemond et Bernard Hinault, ou plus récemment par Alberto Contador et Andy Schleck, juste pour citer quelques exemples.

En prélude au départ du Tour de France 2022 ce 1er juillet au Danemark, la liste des favoris est partagée entre le reste du peloton puis les deux Slovènes apparaissent à un autre niveau. Même si cette fois-ci il y a aussi le Danois Jonas Vingaard, partenaire de Roglic, qui apparaît comme un nouvel élément dans ce combat.

A 23 ans, Pogacar vient de remporter le Tour de Slovénie. Ce titre s’ajoute cette saison à ses victoires dans le Tirreno – Adriatico, les Strade Bianche et le Tour des Emirats Arabes Unis.

Le coureur UAE Team Emirates est présenté comme l’homme à battre non seulement pour ce bon départ, mais aussi pour avoir devant lui un parcours qui comprend 53 kilomètres de contre-la-montre.


L'équipe Jumbo - Visma présente ses coureurs à Copenhague au Danemark.  Le Slovène Primoz Roglic, à droite, pose avec le Danois Jonas Vingaard, l'autre leader de l'équipe.  29 juin 2022.
L’équipe Jumbo – Visma présente ses coureurs à Copenhague au Danemark. Le Slovène Primoz Roglic, à droite, pose avec le Danois Jonas Vingaard, l’autre leader de l’équipe. 29 juin 2022. © Daniel Cole / AP

Une fraction de 13,2 km au départ ce vendredi à Copenhague, et une autre de 40,7 km dans l’avant-dernière étape du Tour, le confortent comme le plus fort de la course, se souvenant surtout de son exhibition à La Planche des Belles Filles à la conquête de son premier Tour en 2020.

Ce jour-là, Roglic n’a pas été en mesure de compléter la domination que le Jumbo-Visma avait exposée pendant trois semaines. Mais l’équipe néerlandaise a de nouveau fait confiance au Slovène et aussi à Vingaard. Ce dernier est un leader de l’ombre qui a joué un rôle crucial dans la victoire de Roglic au Critérium du Dauphiné début juin, lorsqu’il a montré qu’il était à égalité avec Roglic et même mieux.

Un autre allié sera le Belge Wout van Aert, peut-être le cycliste le plus complet du World Tour, ainsi que l’Américain Sepp Kuss, redoutable grimpeur, et le Néerlandais Steven Kruijswijk, troisième du Tour 2019.

Le retour des pavés et une montagne avec cinq arrivées au sommet

Cette année, le Tour de France se déroulera au Danemark dans ses trois premières étapes puis gagnera le territoire gaulois. Ce sera dans la cinquième fraction, entre Lille et Arenberg Porte du Hainaut, que le pavé fera son retour sur la « Grande Boucle » avec 19,4 km de pavés divisés en 11 tronçons. Il n’y a pas eu de pavés dans la course pendant quatre ans.

Ce sera dans ces premiers jours que les prétendants au classement général devront s’accrocher à la maxime de sauver la mise.

La montagne entrera en scène lors de la septième étape, le 8 juillet, avec un parcours de 176,3 kilomètres avec une arrivée dans un port de première catégorie à La Super Planche de Belles Filles. C’est l’une des cinq arrivées au top que cette édition présente, dont l’Alpe d’Huez sur l’étape 12.

Ce ne sont pas des terrains étrangers à Pogacar, qui sait aussi ce que c’est que de gagner des étapes en montagne.

La menace du Covid-19 ne s’éloigne pas du Tour de France

Après deux éditions de la course qui se sont déroulées sans encombre majeur en pleine pandémie, le Covid-19 nous rappelle cette année qu’il est toujours une vraie menace.

Le dernier Tour de Suisse, l’un des grands préludes à la manche française, était au bord du gouffre avec quatre équipes qui ont dû déclarer forfait en raison d’éclosion dans leurs rangs (l’UAE Team Emirates, le Bahrain – Victorious, le Jumbo – Visma et l’Alpecin-Fénix). Une trentaine de cyclistes ont été touchés.

Face à ce scénario, l’Union cycliste internationale (UCI) a annoncé dans les jours précédant le début du Tour que l’apparition d’un positif au Covid-19 ne signifiait pas forcément l’abandon de la compétition. L’UCI indique que ce seront les médecins de l’équipe, de la course et de l’UCI qui devront décider d’isoler ou non le coureur en question.

Mais personne ne veut spéculer. L’UAE Team Emirates a déjà été contraint de modifier sa sélection en raison du positif enregistré par l’Italien Matteo Trentin, remplacé par le Suisse Marc Hirschi. Même scénario dans le Quick-Step, qui n’a pas pu emporter le champion de France sur route, Florian Sénéchal.

Le nouveau règlement rend également obligatoire un test antigénique négatif pour tous les membres de l’équipe deux jours avant le début du Tour. Les jours de repos, des contrôles seront également effectués tant sur les effectifs que sur les commissaires, l’équipe antidopage et les délégués techniques UCI.

Une faible représentation latino-américaine

Trois cyclistes latino-américains prendront le départ ce vendredi, tous colombiens. Il s’agit de Daniel Felipe Martínez, Nairo Quintana et Rigoberto Urán. Tous les trois ont un beau parcours en courses de trois semaines et dans le cas de Martínez, il arrive comme l’un des leaders des Ineos-Grenadiers.


Graphique avec les trois Latino-Américains qui composent le Tour de France 2022.
Graphique avec les trois Latino-Américains qui composent le Tour de France 2022. ©France 24

Daniel a connu un excellent début de saison avec la réalisation de La Vuelta al País Vasco, un podium à Paris Nice et le top 5 à Liège – Bastogne – Liège et Flecha Wallon. Dans ce Tour, il partagera le bâton de son équipe avec le Britannique Geraint Thomas, champion en 2018, et Adam Yates.

Quintana, deux fois vice-champion, sera à la barre d’Arkéa – Samsic, qui mène une équipe destinée à aider son leader à terminer à une bonne place au classement général.

Urán commande l’EF-Easypost qui transporte huit coureurs de huit pays différents. ‘Rigo’ entame son neuvième Tour sans la pression des favoris mais avec l’expérience de quelques-uns. Donc, comme quand il a réussi à être deuxième en 2017.

avec EFE

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