Les États-Unis et leurs alliés ont accru ce lundi 28 février la pression contre la Russie en empêchant la Banque centrale d’utiliser ses réserves de dollars dans le monde et en interdisant à ses citoyens de transiger avec elle. La Russie a annoncé des mesures pour contrer ses effets.

Inquiets de ce qui pourrait arriver à l’économie après la cascade de sanctions occidentales, les citoyens russes ont afflué aux guichets automatiques tout au long du week-end pour retirer leur épargne.

Les États-Unis et leurs alliés ont intensifié la punition économique contre la Russie pour son invasion de l’Ukraine. La Maison Blanche a interdit à ses entités financières d’effectuer des transactions avec la Banque centrale de Russie et a gelé ses avoirs, une mesure coordonnée avec l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni, et qui exclut certaines transactions dans le secteur de l’énergie.

De cette manière, la Russie sera limitée dans sa capacité à déployer quelque 640 000 millions de dollars en devises étrangères et en réserves d’or dont elle dispose à l’étranger.

Un premier paquet de sanctions a déjà eu des effets néfastes sur l’économie russe, le rouble, sa monnaie locale, tombant la semaine dernière à un plus bas historique. Maintenant, le pays est confronté à la perspective de prix plus élevés et le reste du monde aux implications qu’un verrouillage russe aurait sur l’économie mondiale.

La Russie produit 10 % du pétrole mondial, fournit 40 % du gaz européen, est le premier exportateur de céréales et d’engrais au monde, le premier producteur de palladium et de nickel, le troisième exportateur de charbon et d’acier et le cinquième exportateur de bois. .


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La Russie répond à l’Occident par une série de mesures économiques

Ce lundi 28 février 2022, cinq jours après le début de l’invasion de l’Ukraine, les autorités économiques russes ont dévoilé un arsenal de mesures pour éviter que les sanctions occidentales ne génèrent une débâcle dans son économie.

La Banque centrale russe a relevé son taux d’intérêt au chiffre le plus élevé en près de deux décennies, passant de 9,5% à 20%, tandis que le fonctionnement de la Bourse russe a été suspendu au moins jusqu’à mardi et que le ministère des Finances a imposé des contrôles de capitaux.

Le président russe Vladimir Poutine a également ordonné l’interdiction des prêts et des virements bancaires en dollars par les résidents russes à partir du 1er mars.

« Ces mesures sont désespérées, pour tenter de sauver la chute extrême qu’a connue le rouble. La chute du rouble suppose un appauvrissement de l’économie russe, rendant plus chères les importations russes en provenance du reste du monde et un coup dur pour l’économie car tout le monde est dépendant du système financier », a expliqué Francisco Cortés García, docteur en économie et professeur à l’Université internationale de La Rioja, à France 24.

Les efforts de Washington et de ses alliés se concentrent désormais sur l’établissement de la liste des banques russes qui seront exclues du système de communication interbancaire international Swift, avec lequel s’effectuent la plupart des transactions internationales.

Le Kremlin a répondu en invitant les acteurs étrangers du marché à rejoindre son propre système qu’il a créé il y a quelques années pour le concurrencer, mais peu l’ont rejoint.

Avec AP, EFE et Reuters

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