Lisbonne (AFP) – La communauté internationale doit promouvoir des politiques plus ambitieuses pour protéger les océans, indique la déclaration finale d’une conférence des Nations unies à Lisbonne, préparatoire aux négociations qui viseront en août à élaborer un traité international pour la protection de la mer.
« Une plus grande ambition est nécessaire à tous les niveaux pour faire face à l’état grave des océans », lit-on dans la déclaration finale de la Conférence des Nations Unies sur les océans qui s’est tenue du lundi au vendredi cette semaine à Lisbonne, la capitale portugaise.
La réunion, à laquelle ont participé des officiels, des experts et des représentants de la société civile de 140 pays, n’a pas un caractère exécutif, mais elle a permis de rassembler des positions sur la protection des eaux internationales au-delà des juridictions nationales.
« La perte de biodiversité, le déclin de la santé des océans, la façon dont la crise climatique se déroule… tout cela a une raison commune, qui est… le comportement humain, notre dépendance au pétrole et au gaz, et tout cela il faut y remédier », a déclaré à l’AFP Peter Thomson, envoyé spécial de l’ONU pour les océans.
Les océans produisent la moitié de l’oxygène que nous respirons, régulent le climat et fournissent la plus grande source de protéines de l’humanité. Ils absorbent également un quart de la pollution par le CO2 et 90 % de la chaleur excédentaire due au réchauffement climatique.
Cependant, l’activité humaine les pousse à la limite. L’eau de mer est devenue acide et menace les chaînes alimentaires et la capacité de l’océan à absorber le carbone.
De plus, le réchauffement climatique provoque des vagues de chaleur marines qui affectent les récifs coralliens et augmentent les zones sans oxygène.
série d’accords
Actuellement, une série d’accords et d’organisations réglementent la navigation, la pêche et l’extraction des minéraux des fonds marins.
Pourtant, Thomson est « très confiant » que les gouvernements peuvent s’entendre sur un nouveau traité de haute mer « robuste mais opérationnel » en août.
« La pression sur les pays les moins intéressés pour créer un mécanisme efficace de protection de la haute mer a beaucoup augmenté », a déclaré Tiago Pitta e Cunha, directeur de la Fondation portugaise Blue Ocean.
« Nous savons que si les mots pouvaient sauver les océans, ils ne seraient pas au bord de l’effondrement », a déclaré à l’AFP Laura Meller, de l’ONG Greenpeace.
« C’est pourquoi en août, lorsque les gouvernements se réuniront aux Nations Unies, ils devront finaliser un traité mondial solide sur les océans », a-t-il ajouté.
Les efforts pour protéger les océans se poursuivront lors de deux sommets clés plus tard cette année : les pourparlers de l’ONU sur le climat en novembre et les pourparlers de l’ONU sur la biodiversité en décembre.
Surpêche, exploitation minière, plastiques
Au cœur du projet de traité de l’ONU sur la biodiversité se trouve un plan visant à désigner 30 % des terres et des océans de la Terre comme zones protégées d’ici 2030. Actuellement, moins de 8 % des océans sont protégés.
Une série de nouvelles aires marines protégées pourraient être interdites de pêche, d’exploitation minière, de forage ou d’autres activités extractives qui, selon les scientifiques, perturbent les écosystèmes fragiles des fonds marins.
« L’océan n’est pas une décharge », a averti lundi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Ce n’est pas une source infinie de pillages. C’est un système fragile dont nous dépendons tous », a-t-il déclaré.