Ce lundi, plus de 100 dirigeants mondiaux se sont engagés dans un pacte historique pour arrêter la déforestation, redonner vie aux forêts et mettre fin à la dégradation des terres d’ici 2030, avec un investissement de 19 milliards de dollars, fonds publics et privés compris.

Un engagement pris par plus de 100 dirigeants mondiaux lors de la COP26 vise à « arrêter et inverser la déforestation et la dégradation des terres » d’ici 2030 et à restaurer plus de 13 millions de kilomètres carrés de forêt d’ici 2030, selon le gouvernement britannique lors de la conférence de Glasgow.

Le pacte a été particulièrement soutenu par des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne, la Chine, la Russie et des pays d’Amérique latine comme la Colombie, le Pérou, l’Uruguay, le Costa Rica, le Honduras et le Guatemala. Et aussi pour le Brésil, l’Indonésie et la République démocratique du Congo (RDC). Les personnes impliquées dans le pacte abritent 85 % des forêts du monde.

L’accord établit qu’à partir de ce mardi 2 novembre, ceux qui s’y engagent travailleront pour arrêter la déforestation jusqu’à la fin de la décennie, avec diverses initiatives gouvernementales et privées, dont l’apport de milliards de dollars d’aide pour peuples autochtones et pour une agriculture durable.

De plus, d’ici 2025, 12 pays, dont le Royaume-Uni, se sont engagés à verser 12 milliards de dollars de fonds publics pour aider les pays en développement à restaurer les terres et à lutter contre les incendies de forêt. Et du secteur privé, au moins 7,2 milliards sont attendus de plus de 30 investisseurs, dont des entreprises comme Aviva, Schroders et AXA.

La contribution privée comprend 3 milliards de dollars qui, via la plateforme de financement innovant pour l’Amazonie, le Cerrado et le Chaco (IFACC), seront utilisés pour produire du soja et du bétail sans déforestation en Amérique latine. Tandis que la Natural Capital Investment Alliance a levé 1 100 millions pour promouvoir des solutions basées sur la nature et la bioéconomie.

Selon le World Resources Institute (WRI), la destruction de la forêt tropicale a augmenté de 12% de 2019 à 2020, avec 258 000 kilomètres carrés. En d’autres termes, une zone de la taille du Royaume-Uni a été perdue. Les forêts absorbent environ 30 % des émissions de dioxyde de carbone de la planète, ce qui contribue à prévenir le réchauffement climatique.

Johnson a célébré l’accord qui protège les « cathédrales de la nature »

Dans la note publiée par le gouvernement britannique, le Premier ministre Boris Johnson a qualifié d' »historique » l’accord contre la déforestation, qui protège les « cathédrales de la nature ».

« Les forêts soutiennent les communautés, les moyens de subsistance et l’approvisionnement alimentaire, et absorbent le carbone que nous rejetons dans l’atmosphère. Elles sont essentielles à notre propre survie », a déclaré le président.

Pour sa part, le président colombien Iván Duque a souligné, selon la communication de Downing Street, que « jamais auparavant autant de dirigeants, de toutes les régions, représentant tous les types de forêts, ont uni leurs forces de cette manière et la Colombie s’est engagée à faire votre part » .


Parmi les promesses faites par le président du café figurent la promulgation d’une loi qui fixe l’objectif de zéro déforestation nette d’ici 2030 et la protection de 30% des ressources terrestres et océaniques d’ici 2030.

« Maintenant, nous devons tous travailler en partenariat avec les entreprises, le secteur financier, les petits agriculteurs, les peuples autochtones et les communautés locales pour créer les conditions nécessaires pour (…) croître et prospérer », a ajouté Duque.

L’Inde s’engage pour la neutralité carbone en 2070

L’une des revendications les plus récurrentes à la COP26, notamment de la part des dirigeants européens, est d’augmenter la pression pour arrêter les émissions de dioxyde de carbone, une revendication qui a réuni la chancelière allemande Angela Merkel, le prince Charles d’Angleterre et la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen .

De son côté, le président français Emmanuel Macron a lancé une initiative spécifique en demandant à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de se charger de vérifier annuellement que les transferts financiers des États riches parviennent bien aux pays en développement pour faire face au changement climatique.

L'annonce de nouveaux objectifs climatiques pour l'Inde, quatrième émetteur mondial de gaz à effet de serre derrière l'Union européenne, était largement attendue.

L’annonce de nouveaux objectifs climatiques pour l’Inde, quatrième émetteur mondial de gaz à effet de serre derrière l’Union européenne, était largement attendue. © Christopher Furlong / Reuters

Cependant, l’une des annonces les plus significatives de la journée a été faite par le Premier ministre indien, Narendra Modi, qui a annoncé que son pays s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2070. Ainsi, pour la première fois, il fixe une date pour se conformer cet objectif, bien qu’il soit deux décennies plus tard que ce que l’ONU demande.

Or, l’Inde – troisième émetteur de carbone au monde – vise à ce que d’ici 2030 la moitié de sa consommation énergétique provienne d’énergies renouvelables et réduise son utilisation de charbon de 45% avant cette même année.

Avec Reuters et EFE

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