La Commission européenne cherche à obtenir l’approbation de ses membres pour davantage de sanctions contre Moscou pour l’invasion de l’Ukraine, y compris une interdiction d’acheter du charbon et d’interdire aux navires russes d’entrer dans les ports du bloc.

Que l’Union européenne décide d’arrêter d’acheter du charbon à la Russie serait le premier coup porté au secteur énergétique de ce pays, dont il dépend tellement. Mais en Occident, ils y voient aussi une opportunité en or pour les grands producteurs de ce minerai.

Les acheteurs européens recherchent dans le monde entier des substituts énergétiques, à une époque d’incertitude quant aux futures livraisons de gaz en provenance de Russie plus tard ce mois-ci après la demande du Kremlin de commencer à payer en roubles.

La Commission européenne a proposé de nouvelles sanctions contre Moscou pour son invasion de l’Ukraine et le charbon est l’une des principales cibles de la punition, bien que le bloc, semble-t-il, se prépare déjà.

Selon une analyse du Braemar Corridor maritime ACM.

« Bien que les expéditions de charbon russe vers l’Europe en mars se soient poursuivies aux niveaux d’avant-guerre, la perturbation attendue des flux de charbon vers l’Europe a commencé à se manifester », a déclaré Mark Nugent, analyste du fret chez Braemar.

La Colombie et les États-Unis, parmi les fournisseurs de substitution

« Les expéditions de Colombie et des États-Unis ont été importantes en réponse au conflit, les fournisseurs de l’Atlantique offrant une alternative plus rentable aux utilisateurs finaux européens », a ajouté Nugent.

En effet, les importations de charbon thermique en provenance de Colombie ont augmenté de 47,3 % en glissement annuel en mars, selon Braemar, tandis que celles en provenance des États-Unis ont augmenté de 30,3 % en glissement annuel et sont à leur plus haut niveau depuis octobre 2019.


Producteurs de charbon alternatifs
Producteurs de charbon alternatifs ©France 24

Pour sa part, l’Europe a commencé à acheter du charbon à l’Afrique du Sud en mars, et l’Australie a constaté un regain d’intérêt européen pour son minerai. Aucun de ces deux pays n’a eu d’expéditions en mars 2021.

Bien qu’il soit toujours plus coûteux de brûler du gaz que du charbon pour produire de l’énergie, le prix du minerai thermique – qui est utilisé pour le chauffage et la production d’électricité – a atteint des niveaux record cette année.

La guerre a relancé le débat sur les sources d’énergie non renouvelables

Au-delà de la dépendance de l’Europe vis-à-vis des sources d’énergie russes, certains estiment que le débat sous-jacent devrait se concentrer sur la dépendance aux énergies fossiles en général.

Le panier de production énergétique de l’Europe est composé de près de 60 % de pétrole et de gaz naturel, de 12,7 % d’énergie nucléaire, d’un peu plus de 17 % de sources renouvelables et d’environ 10 % de charbon.

Changer cette proportion ne se fera pas en peu de temps, bien que les dirigeants européens se soient engagés à rechercher non seulement des sources de substitution pour la production d’énergie, mais également de nouveaux fournisseurs pour leur production électrique actuelle, étroitement liée aux combustibles fossiles.

Avec Reuters, AP

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