Dans un avenir proche, les vagues de chaleur deviendront plus fréquentes, plus intenses, plus longues et plus meurtrières. Les agences demandent aux gouvernements du monde de se préparer tôt à faire face à ces phénomènes, qui continueront d’augmenter tant que le changement climatique restera hors de contrôle.

Les vagues de chaleur comme celles observées récemment des États-Unis à la Chine deviendront plus constantes et catastrophiques à l’avenir, si des plans adéquats ne sont pas mis en place pour faire face à l’urgence climatique. C’est ce que met en garde le dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, OCHA, et de la Croix-Rouge.

Le premier document collectif de ces institutions, intitulé « Grande chaleur : préparation aux canicules du futur », précise que ce type de phénomènes climatiques a fait plus de 70.000 morts entre 2010 et 2019, période durant laquelle il y a eu 38 canicules. Il précise également que de nombreuses autres vies pourraient être perdues à l’avenir si les mesures appropriées ne sont pas prises.


Martin Griffiths, directeur d’OCHA, a souligné que « les vagues de chaleur représentent certaines des catastrophes les plus meurtrières jamais enregistrées » tout en expliquant que « les sécheresses dévastatrices, comme celle qui a amené la Somalie au bord de la famine, deviennent beaucoup plus meurtrières lorsqu’elles sont combinées avec des conditions extrêmes ». Nous pouvons nous attendre à plus de chaleur à l’avenir. En fait, les choses vont empirer à mesure que le changement climatique continue de devenir incontrôlable.

Les organisations expliquent qu’il existe des groupes humanitaires qui testent déjà le fonctionnement des logements d’urgence, des toits dits « verts », des centres de réfrigération et des modifications des calendriers scolaires pour atténuer le fort impact des vagues de chaleur qui, selon une partie importante de la communauté scientifique, seront plus fréquentes.

Les gouvernements doivent mettre en place des systèmes d’alerte précoce pour les vagues de chaleur

Le rapport souligne que les gouvernements ont l’obligation de se préparer afin d’être en mesure d’alerter rapidement des vagues de chaleur à venir. De même, elles sont chargées de mieux former et financer les équipes locales de secours qui, dans la plupart des cas, sont les premières à faire face aux conséquences de ces phénomènes.

De même, les agences défendent l’importance d’une plus grande coordination dans le travail des groupes humanitaires, des experts du climat et des organisations sociales.


Vue aérienne de la sécheresse dans les marais du sud de l'Irak dans la province de Dhi Qar.  28 septembre 2022. Asaad NIAZI / AFP
Vue aérienne de la sécheresse dans les marais du sud de l’Irak dans la province de Dhi Qar. 28 septembre 2022. Asaad NIAZI / AFP © Niazi Assad / AFP

L’impact principal de ces phénomènes est ressenti par les pays en développement. Le texte cite l’exemple du Bangladesh où, lors des canicules, les décès ont augmenté jusqu’à 20% par rapport à une journée normale.

De même, la Croix-Rouge et l’ONU soulignent que les vagues de chaleur peuvent forcer les gens à fuir leur pays d’origine vers des pays plus froids, ce qui contribuerait à augmenter les flux migratoires.

« Il est extrêmement injuste que des pays fragiles subissent des pertes et des dommages mortels dus à une chaleur extrême alors qu’ils sont sans équivoque, clairement et de manière flagrante les moins responsables du changement climatique », a déclaré Griffiths.

avec PA

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