La culture est aussi synonyme d’engagement. Celui qu’un artiste se sent comme « Mundano » lorsqu’il dessine que « le temps presse » ou transforme un voyage de 10 000 kilomètres à travers des biomes brésiliens carbonisés dans sa palette d’hommage aux membres de la brigade et de critique de l’actuel « effondrement climatique ». Valeria Saccone et Louise Raulais ont assisté au processus de sélection. Avec son reportage, les classiques ‘Dune’ et ‘Foundation’ complètent cette urgence, couplés à des armes dans le tournage et la musique d’Ëda Díaz.

Le débat sur les vraies armes à feu, avec moins de poudre ou de balles de rechange sur les plateaux de cinéma et de télévision, entame cette chronique, suite au décès du directeur de la photographie Hutchins Halyna.

Bien que les classiques de la science-fictionFondation‘ et ‘Dune‘–Qui sont revenus avec succès de la main du cinéaste Denis Villeneuve– ils sont le visage amical d’un secteur en deuil, ils nous conduisent aussi à l’urgence climatique, dépeinte de la même manière dans l’art par’Banal‘. Celui qui suit est l’écriture de notre correspondant Valérie Saccone sur la fresque et sa rencontre avec l’« artiviste ».

La destruction de l’Amazonie brésilienne est imparable. En septembre, les pires données de la dernière décennie ont été enregistrées : la plus grande forêt tropicale de la planète a perdu une superficie de 1 224 kilomètres carrés, une superficie équivalente à la ville de Rio de Janeiro.

Pendant des semaines, l’artiste ‘Mundano’ a collecté les cendres des incendies de forêt qui ont calciné les quatre principaux biomes du pays – les forêts amazoniennes, le Pantanal, le Cerrado et la forêt atlantique – pour créer une gigantesque fresque de dénonciation au centre de São Paul.

‘Mundano’ voulait connaître de première main l’impact de la dévastation. Pour cette raison, il a parcouru plus de 10 000 kilomètres de son immense territoire pour récupérer les restes d’arbres et d’animaux calcinés. L’étape suivante consiste à convertir les restes de la nature détruite en pigments, qui constituent la matière première de son travail. C’était un travail complexe et innovant.

Dans son atelier de la ville de São Paulo, il a classé les cendres par biome puis a créé une palette originale de gris. Tout un défi pour un artiste qui a toujours utilisé les couleurs : « Avec ces résidus, qui ne sont plus utiles, dont tout le monde veut se débarrasser, je crée de nouveaux récits. C’est un grand appel à l’aide de l’environnement », dit-il. .

Assis entre des boîtes pleines de cendres et de boîtes colorées, Thiago ‘Mundano’ dit que tout était inventé. Prenez un morceau de bois carbonisé et tracez quelques lignes sur un papier blanc. « Regardez, les premières peintures de l’histoire de l’humanité ont été réalisées avec cette technique. Il n’y a rien de nouveau. Seul le discours change. »

La peinture murale, qui mesure 46 mètres de haut sur 26 mètres de large, est une réinterprétation moderne d’un classique de la peinture brésilienne, « Le caféiculteur » de Cândido Portinari, connu comme « le peintre du peuple ».

En 1934, cet artiste moderniste dépeint un ouvrier noir tenant une houe, avec la claire intention de valoriser les esclaves exploités dans les plantations de café et ainsi de valoriser leur dimension humaine.

Mundano a remplacé l’agriculteur par l’une des brigades de volontaires luttant contre les incendies de forêt. Le train qui apparaît sur la toile d’origine a été remplacé par un camion transportant du bois. De plus, Mundano a dessiné le mot SOS dans le ciel, un appel à l’aide que l’art envoie à la communauté internationale, réunie à Glasgow pour le Sommet sur le climat (COP26).

« Portinari était un pionnier. Il a placé un ouvrier invisible au centre de sa peinture. C’est aussi l’une des premières œuvres à montrer un arbre coupé. 87 ans plus tard, j’ai décidé de le mettre à jour. Sur l’arbre coupé j’ai mis la carte du Brésil », confie-t-il l’artiste à France 24.

« Mundano » utilise son talent pour demander aux dirigeants mondiaux plus d’action et moins de mots face à ce qu’il définit comme « l’effondrement climatique » : « Je pense qu’il y a une tendance de plus en plus forte dans l’art à devenir activiste, à s’engager envers les et les questions environnementales. L’« artivisme » est un outil puissant pour lutter contre le changement climatique », dit-il.

Selon lui, il faut lutter contre la cupidité humaine qui provoque chaque année des centaines d’incendies malveillants. « C’est très triste de voir des forêts et des biomes très différents réduits en poussière », dit-il.

Ce n’est pas la première fois que cet artiste critique la destruction de l’environnement. A l’occasion du premier anniversaire du terrible accident de Brumadinho, provoqué en janvier 2019 par la rupture d’un barrage d’une mine pleine de déchets toxiques, ‘Mundano’ a réalisé une fresque de 800 mètres carrés afin de rendre hommage aux travailleurs de cette ville. A cette occasion, il s’est inspiré du tableau « Obreros » de l’artiste brésilienne Tarsila do Amaral et a utilisé la même argile toxique qui a coûté la vie à 270 personnes.


L’argent du crime organisé dans Mexique métamorphosé en livres libres ; restauration sculpturale de la France au Bénin; la la censure des réseaux sociaux contre lesquels les musées viennois se sont rebellés ; et les compositions de Georges Brassens, da Diaz et les escrocs de la joie, complétez la culture de la semaine.

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