La Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) a débuté ce dimanche dans la ville écossaise de Glasgow dans le but de parvenir à des accords rapides et durables pour lutter contre l’urgence climatique. La cheffe de l’ONU pour le climat, Patricia Espinosa, a appelé à « plus d’ambition », notamment de la part des pays du G20, pour atteindre les objectifs de réduction des émissions. Et le président de la COP26, Alok Sharma, a souligné que le dialogue est « le dernier et le meilleur espoir ».

Pour beaucoup, la nouvelle Conférence internationale sur le climat organisée par l’ONU représente un tournant pour l’avenir de la planète et de l’humanité, car les pays participants devraient s’engager fermement à augmenter leurs objectifs de réduction des émissions, afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5. degrés Celsius, comme convenu en 2015 à Paris.

Mais le monde est encore loin de cette fin, et il faudra une impulsion politique et des efforts diplomatiques pour remédier aux actions insuffisantes et aux promesses non tenues qui ont caractérisé une grande partie de la politique climatique internationale depuis la Conférence française.

Les enjeux de la COP26 peuvent se résumer en quelques mots, mais ils sont aussi décisifs que colossaux : obtenir des engagements plus ambitieux pour réduire drastiquement les émissions, garantir des milliards dans le financement de la lutte pour le climat, et définir les règles de mise en œuvre de la Accord de Paris avec le consentement des 175 pays qui l’ont signé.

« Les défis vont être le maintien des promesses qui ont été faites lors de l’accord de Paris ; des promesses qui, semble-t-il, seront difficiles à tenir (puisque) nous devons maintenir la température en dessous de 1,5 et que tous les rapports de l’ONU disent que nous sont en passe de monter à 2,7 degrés, ce qui rendrait les conséquences du changement climatique catastrophiques », a rapporté Glasgow Marina Colorado, envoyée spéciale de France 24.

Le président de la COP26, Alok Sharma, a inauguré le sommet qui se tiendra jusqu’au 12 novembre, déclarant que le dialogue est « le dernier et le meilleur espoir » pour que l’objectif de limitation du réchauffement climatique soit maintenu.

« Si nous agissons maintenant et agissons ensemble, nous pouvons protéger notre planète bien-aimée. Alors réunissons-nous ces deux semaines et faisons ce que Paris a promis, Glasgow réalise », a ajouté le secrétaire d’État britannique au Développement international, qui a officiellement assumé la direction de la conférence. .

De son côté, la secrétaire exécutive de l’ONU pour le changement climatique, la Mexicaine Patricia Espinosa, a appelé à « plus d’ambition » pour atteindre les objectifs, notamment de la part « des grands émetteurs du G20, responsables d’environ 80% des émissions mondiales ».

Le chef du climat de l’ONU a dribblé le sentiment de désespoir qui a dominé la pré-conférence et a souligné que le succès à Glasgow est « absolument possible ». Bien sûr, il a fait remarquer que « l’humanité est confrontée à des choix clairs et rigides ».

« Soit nous choisissons une réduction rapide et à grande échelle des émissions pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, soit l’humanité fait face à un avenir sombre », a déclaré Espinosa.

Conférence « La dernière chance » de Boris Johnson et appel à « l’action »

La conférence a lieu à un moment où les événements météorologiques extrêmes s’intensifient dans le monde, soulignant les effets dévastateurs du changement climatique induit par l’homme.

« Nous savons que notre planète change pour le pire », a souligné Sharma lors de la cérémonie d’ouverture.


Les experts du climat continuent de dire que la prochaine décennie sera cruciale pour inverser la tendance, et ils n’ont cessé d’avertir que seule une action radicale et transformatrice permettra d’éviter des impacts beaucoup plus catastrophiques.

Ce vendredi, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a de nouveau lancé un avertissement sévère, cachant à peine son scepticisme. « Soyons clairs : il y a un risque sérieux que Glasgow ne se conforme pas », a-t-il déclaré.

Le risque d’échec est dans tous les esprits. Comme Guterres, le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est dit « très inquiet ».

Selon les extraits du discours qu’il prononcera ce lundi avancés par son bureau, Johnson appellera à « passer des aspirations à l’action » et exigera que les pays développés augmentent leur soutien financier aux pays en développement touchés par la crise climatique, comme il envisage de faire le Royaume-Uni, qui augmentera son aide d’un milliard de livres (environ 1,18 milliard d’euros) si l’économie britannique croît comme prévu. Ainsi, sa contribution atteindrait 12,6 milliards de livres (soit 14,9 milliards d’euros).

« Nous devons passer des discussions, des débats et des discussions à une action réelle et concertée sur le charbon, les voitures, l’argent et les arbres », exhortera le Premier ministre britannique.

De son côté, Alok Sharma a rapporté que « ce que nous avons à faire ici à Glasgow est plus difficile qu’à Paris ». « C’est comme si nous étions arrivés à la fin de l’examen et qu’il ne restait que les questions les plus difficiles, et nous manquons de temps, puisque l’examen se termine dans une demi-heure », a-t-il souligné.

Des militants se mobilisent à Glasgow et le G20 secoue les fantômes de l’échec au sommet

Des militants se sont également mobilisés à Glasgow pour faire davantage pression sur les politiciens. Des membres de la campagne « Extinction Rebellion » ont manifesté samedi, parallèlement à l’arrivée de la jeune militante climatique Greta Thunberg.


La lutte contre cette urgence a également été un sujet à Rome lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement du groupe du G20.

« La présidente de la COP26, Carolina Smith, a demandé aux pays du G20 de respecter les engagements pris, ce qui d’après ce qui est ressorti du sommet de Rome ne semble pas se produire », a déclaré Marina Colorado de Glasgow à France 24 « L’espoir c’est qu’il va au-delà des mots et passe à l’action », a-t-il ajouté.

Le G20, qui comprend le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Allemagne et les États-Unis, représente environ 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Dans un rapport de Rome, l’envoyée spéciale Erika Olavarría a ajouté que « les espoirs d’un signal fort lors du sommet sur le climat ont été atténués car il y avait des désaccords sur les nouvelles promesses de protection du climat ».

Avec AP et EFE

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