Le parquet espagnol a retiré ce vendredi 28 octobre les accusations contre le footballeur brésilien Neymar et tous ceux indiqués, dans une affaire de fraude présumée et de corruption pour le transfert de l’athlète de Santos, de Sao Paulo, à Barcelone, qui s’est produit en 2013. Le procureur de la République, Luis García, a souligné qu’il n’y avait aucune preuve qu’un crime ait été commis. Cependant, la société plaignante DIS maintient son accusation, pour laquelle elle a annoncé qu’elle continuerait à se battre devant les tribunaux.

La vaste saga judiciaire tourne en faveur du footballeur brésilien Neymar et de tous les accusés.

Les procureurs espagnols ont retiré ce 28 octobre les accusations d’escroquerie et de corruption contre l’attaquant brésilien et les autres désignés. Parmi eux, le père de l’athlète, anciens directeurs de l’équipe sud-américaine et l’ancien président de Barcelone, Sandro Rosell, pour un prétendu transfert frauduleux du Santos Fútbol Club vers l’équipe Blaugrana, en 2013.

Après que toutes les personnes impliquées aient témoigné, le procureur Luis García Cantón a déclaré à un tribunal de la capitale catalane qu' »il n’y a pas la moindre indication d’un crime ».

Pour cette raison, il a demandé au juge « l’acquittement de tous les accusés ».

« Cette affaire n’a pas été construite sur la base de preuves même circonstancielles. Il a été construit sur la base de présomptions », a conclu le parquet.


Dans un premier temps, les procureurs avaient requis une peine de deux ans de prison pour Neymar et le paiement d’une amende de 10 millions d’euros, soit 9,95 millions de dollars.

Le DIS, de son côté, a requis des peines de prison de cinq ans pour Neymar, 30 ans pour son père, Rosell et Bartomeu. Egalement une indemnité de 34 millions de dollars et une amende de 194 millions de dollars, que le prévenu paierait à l’Etat espagnol.

L’accusation de la société DIS

Le procès a été intenté par la société d’investissement brésilienne DIS, qui détenait les droits sur le footballeur lorsqu’il jouait dans son pays d’origine, qui soutient qu’il a perdu sa part du transfert car la valeur réelle a été sous-estimée.

DIS affirme avoir acquis les droits de recevoir 40% d’un futur transfert de Neymar en 2009, lorsqu’il a versé à la famille du joueur cinq millions de reais, alors environ deux millions de dollars.

La société assure que lors du transfert à Barcelone, il a été payé beaucoup moins que ces 40 %. Il soutient qu’il n’a reçu que 6,8 millions d’euros, le pourcentage dû de 17 millions de dollars que Barcelone et Santos avaient initialement annoncé comme frais de transfert entre les clubs, mais que le coût réel était d’environ 82 millions de dollars.


Dossier - Le footballeur brésilien Neymar s'entraîne dans le cadre de la préparation de la Copa América, à Teresopolis, dans l'Etat de Rio de Janeiro, au Brésil, le 2 juin 2019.
Dossier – Le footballeur brésilien Neymar s’entraîne dans le cadre de la préparation de la Copa América, à Teresopolis, dans l’Etat de Rio de Janeiro, au Brésil, le 2 juin 2019. ©AFP

Cependant, le procureur de la République a exclu qu’un crime ait été commis, après avoir estimé que les prévenus avaient peut-être « enfreint » ou « même piétiné » le règlement de la FIFA ou le Code civil, mais pas le Code pénal.

Un document judiciaire publié en juillet allègue que Barcelone a entamé des négociations en 2011 avec Neymar, lui versant 40 millions d’euros pour garantir son transfert lorsque son contrat avec Santos a expiré en 2014.

« Je pense qu’il est excessif de considérer qu’offrir 40 millions d’euros est un crime », a déclaré le procureur, qualifiant cela de prime de transfert.

Avant que le procureur n’abandonne les charges, Rosell avait minimisé ce paiement. « C’est comme quand on achète un appartement et qu’on fait un premier versement (…) C’est profitable d’avoir un droit de priorité dans l’avenir sur ce qu’on veut acquérir », a témoigné l’ancien président barcelonais.

L’affaire se poursuivra devant les tribunaux.

Malgré la levée des charges, la firme plaignante a annoncé qu’elle poursuivrait sa lutte en justice contre le footballeur et les autres personnes citées, en maintenant son accusation selon laquelle les parties impliquées auraient commis fraude et corruption.

Pendant ce temps, une source proche des représentants légaux de Neymar et d’autres accusés a déclaré à Reuters qu’ils réclameraient des frais pour ce qu’ils considèrent comme de l’insouciance, de la mauvaise foi et des abus de procédure. Ils se réservent également le droit de réclamer des dommages et intérêts.

Neymar aura le droit au dernier mot lundi prochain, le 31 octobre, dernier jour du procès, par visioconférence.

Avec Reuters et AP

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