La France, le Groenland, l’Irlande, la Suède, le Pays de Galles et la province canadienne du Québec ont rejoint l’alliance internationale promue par le Costa Rica et le Danemark qui cherche à dissocier les économies de la production pétrolière et gazière. Bien qu’il s’agisse d’une étape ambitieuse vers une énergie propre, de nombreux pays qui produisent le plus de combustibles fossiles n’ont pas rejoint l’alliance.

Un pas vers la lutte contre les énergies fossiles. Dans une déclaration conjointe, le Costa Rica et le Danemark ont ​​annoncé l’alliance internationale « Beyond Oil », qui vise à libérer les économies des pays de la production de pétrole et de gaz. L’annonce a été faite dans le cadre de la Conférence des Nations Unies (COP26) le 11 novembre et vise désormais à ce que davantage de pays signent le traité.

Les membres du pacte pour l’instant sont la France, le Groenland, l’Irlande, la Suède, le Pays de Galles et la province canadienne de Québec.

Le pacte, selon ses promoteurs, concerne un groupe de « pionniers » qui ont l’intention d’augmenter la pression pour mettre fin à l’approvisionnement en combustibles fossiles.

« Notre ambition est que ce soit le début de la fin du pétrole et du gaz », a déclaré à Reuters le ministre danois de l’Environnement, Dan Jorgensen.

Malgré l’optimisme des fondateurs, de nombreux pays qui sont les principaux producteurs de combustibles fossiles étaient absents. C’est le cas de l’organisateur du sommet, le Royaume-Uni, mais aussi de la Russie, de l’Arabie saoudite et des États-Unis.

Les écologistes soulignent que le manque d’engagement de ces pays explique la difficulté d’imposer des politiques globales permettant de mettre un terme à la production d’énergies fossiles.

Comme cela s’est produit avec les États-Unis et la Russie qui, bien que favorables à l’adoption de mesures pour faire face à l’urgence climatique, n’ont pas pris de mesures politiques et économiques décisives pour mettre fin à la production d’énergies fossiles.

Une raffinerie de pétrole du groupe Total près de Port Arthur (Texas), le 28 août 2020 aux USA

Une raffinerie de pétrole du groupe Total près de Port Arthur (Texas), le 28 août 2020 aux USA Andrew Caballero-Reynolds AFP / Archives

« S’engager à atteindre zéro émission nette tout en continuant à extraire et à produire des combustibles fossiles est une contradiction épique qui doit être dénoncée une fois pour toutes », a déclaré Nafkote Dabi, représentant d’Oxfam pour la politique climatique, ajoutant que la nouvelle alliance « doit être dirigée par les pays industrialisés. pays qui sont devenus riches après des décennies d’extraction et de combustion de combustibles fossiles ».

De plus, le traité n’interdit pas la consommation de produits pétroliers ni leur raffinage. Il se concentre uniquement sur la production « en amont », c’est-à-dire le processus précédant l’extraction ou l’exploration et la production.

Éliminer les énergies fossiles : un engagement mitigé

L’engagement à éliminer les combustibles fossiles, qui rejettent les gaz à effet de serre dans l’atmosphère, reste inégal d’un pays à l’autre.

Le Royaume-Uni a déclaré qu’il n’arrêterait pas complètement la production nationale de pétrole et de gaz. « Alors que la dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis des combustibles fossiles continue de diminuer, il continuera d’y avoir un besoin constant mais en baisse de pétrole et de gaz dans les années à venir », a-t-il déclaré. un porte-parole du gouvernement britannique. Malgré cela, ils ont développé de nouvelles règles qui envisagent la réduction des émissions avec une production « en amont ».

De son côté, le gouvernement américain a tenté de promouvoir des programmes plus forts pour lutter contre l’urgence climatique, mais il reste embourbé dans des différends juridiques. La preuve en est que le plan de dépenses sociales du président américain Joe Biden, qui comprend le plus gros investissement pour contenir la crise climatique, n’a pas été approuvé par le Sénat et certains des membres de son propre parti ne l’acceptent toujours pas.

Les États-Unis restent le plus grand producteur de pétrole et de gaz au monde.

Au lieu de cela, des pays comme la Nouvelle-Zélande, qui ont une production de combustibles fossiles plus faible, ont pris des mesures plus strictes telles qu’une interdiction des licences pétrolières offshore.

Le Groenland envisage également d’annuler la délivrance de nouvelles licences d’extraction de pétrole et de gaz, en vue d’atteindre son objectif d’éliminer les combustibles fossiles entre 2040 et 2050.

D’autre part, il y a les pays en développement qui, comme le note Reuters, ont souligné leur besoin de poursuivre l’extraction de pétrole et de gaz pour une éventuelle transition vers des sources plus propres.

Accords insuffisants

Le chef de la politique climatique de l’Union européenne, Frans Timmermans, a souligné la nécessité de maintenir l’élimination des subventions aux combustibles fossiles dans l’accord COP26. « L’enlever serait un très, très mauvais signe », a déclaré Timmermans.

L’appel à l’engagement rejoint celui de nombreux militants, scientifiques et organisations non gouvernementales, qui ont souligné leur inquiétude face au manque de vigueur des engagements pris jusqu’à présent lors du sommet.

Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, a appelé au maintien des accords sur les combustibles fossiles dans les accords de la COP26.

Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, a appelé au maintien des accords sur les combustibles fossiles dans les accords de la COP26. © Robert Perry / EFE

L’Agence internationale de l’énergie a souligné que les investissements dans les nouveaux combustibles fossiles devraient être éradiqués afin d’atteindre l’objectif de limiter la température mondiale à 1,5 degré Celsius.

Le dépassement de cette température pourrait provoquer des catastrophes naturelles plus graves, allant d’inondations majeures aux incendies et aux tempêtes ; donc l’alarme pour les engagements insuffisants au sommet reste allumée.

Avec AP et Reuters

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