MADRID, 14 juin (EUROPA PRESS) –

Le Conseil de l’Europe a mis en cause ce mercredi l’article 49.3 de la Constitution française, en vertu duquel le Gouvernement peut forcer l’approbation parlementaire d’une loi au prix du risque d’une motion de censure, un mécanisme utilisé onze fois au cours de cette législature pour approuver, entre autres mesures, la réforme des retraites.

La Commission de Venise, organe consultatif au sein du Conseil, estime que cet article soulève une série de “questions” relatives aux “principes du pluralisme, de la séparation des pouvoirs et de la souveraineté du législateur”, puisqu’il peut impliquer qu’une loi passe “sans une discussion réelle et approfondie de son contenu.”

Ainsi, bien qu’elle comprenne que chaque gouvernement doit disposer de mécanismes “efficaces” pour mener à bien son programme, elle considère qu’il est “nécessaire” de préserver “l’équilibre des pouvoirs” entre l’exécutif et le législatif, selon un communiqué qui donne un aperçu compte de “l’avis d’intérim” émis ce mercredi par l’agence.

Il prévient que, tel qu’il est conçu, le fardeau de la responsabilité est renversé, puisqu’une fois le 49.3 invoqué, ce sont les députés de l’Assemblée nationale qui doivent présenter et, le cas échéant, approuver une motion de censure comme moyen de renverser le loi. L’opposition française a présenté plusieurs initiatives en ce sens dans la législature actuelle, toutes infructueuses malgré l’adhésion des partis de gauche et d’ultra-droite.

La Commission n’a toutefois pas pris de décision définitive, dans l’attente d’une analyse comparative de la situation dans d’autres pays.

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