Le ministère allemand de l’Economie a ordonné lundi à l’Agence fédérale des réseaux de prendre le contrôle de la filiale de l’énergéticien russe Gazprom Germania. La société avait abandonné vendredi sa participation dans la filiale allemande, ainsi que l’ensemble de ses actifs.

Gazprom Germania, engagé dans le négoce, le stockage et le transport d’énergie, sera géré par le régulateur allemand pour assurer la sécurité énergétique, a confirmé Robert Habeck, ministre allemand de l’Economie et du Climat.

Selon Habeck, la décision est fondée sur le manque de sécurité juridique de l’entreprise et sur la protection de l’approvisionnement énergétique du pays. La Bundesnetzagentur sera désormais en charge de l’administration de Gazprom Germania, jusqu’au 30 septembre.

« Notre objectif sera de diriger Gazprom Germania dans l’intérêt de l’Allemagne et de l’Europe », a déclaré Klaus Mueller, chef de la Bundesnetzagentur, dans un communiqué.

L’entreprise abandonnée par sa partie russe possède plusieurs actifs, comme le fournisseur de gaz naturel Wingas, avec une part de marché d’environ 20 % en Allemagne ; la société de stockage de gaz Astora, une branche commerciale basée à Londres et d’autres filiales étrangères.

« Le gouvernement fait ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité des approvisionnements en Allemagne, et cela inclut de ne pas exposer les infrastructures énergétiques en Allemagne à des décisions arbitraires du Kremlin », a déclaré Habeck.

Le gouvernement a agi en alléguant une structure « confuse »

Selon le ministre, le gouvernement allemand est intervenu en raison de la structure juridique actuelle « confuse » de Gazprom Germania et du fait que la société mère n’a pas informé les autorités allemandes des changements de propriété.

Une autre motivation du gouvernement allemand était d’éviter l’acquisition éventuelle de Gazprom Germania par JSC Palmary et Gazprom export business services LLC, tous deux russes.

La législation allemande autorise le gouvernement à contrôler les transactions impliquant des entreprises non européennes jugées systématiquement pertinentes.

« Le 31 mars, le groupe Gazprom a mis fin à sa participation dans la société Gazprom Germania GmbH et à tous ses actifs », a indiqué la compagnie gazière russe sur son site Internet.

Bien que l’Allemagne soutienne les actions de l’Occident contre Moscou concernant l’invasion de l’Ukraine, en raison de sa forte dépendance aux importations énergétiques russes, Berlin hésite actuellement à boycotter le pétrole et le gaz russes.

Avec AFP et Reuters

A lire également