Le gouvernement français a qualifié ce mercredi d' »irresponsable » la décision de la citoyenne franco-suisse Sophie Petronin, libérée il y a un an après quatre ans de captivité aux mains de la branche d’Al-Qaïda au Mali, de retourner dans le pays africain, où les autorités ont lancé une opération pour tenter de la localiser.
« C’est une forme d’irresponsabilité envers sa sécurité et celle de nos militaires », a déclaré le porte-parole de l’exécutif français Gabriel Attal lors d’une conférence de presse dans laquelle il a refusé de commenter si Petronin est entré illégalement dans le pays africain après s’être vu refuser un visa.
« Je me souviens que lorsqu’il y a des ressortissants qui sont kidnappés à l’étranger, ce sont les militaires qui viennent à leur secours, au péril de leur vie », a-t-il déclaré. « Il y a des soldats qui sont morts dans des opérations pour aider des otages qui ont été enlevés à l’étranger », a-t-il assuré.
Petronin, libérée le 8 octobre 2020 après quatre ans de captivité aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), serait rentrée au Mali en mars 2021, sans qu’aucune information la concernant n’ait été publiée depuis lors. où.
Selon des sources de la famille de la femme citées par Radio France Internationale, la femme était accompagnée de son fils Sébastien et a traversé la frontière avec le Mali par la route depuis le Sénégal, sans cacher son identité. Ils ont également souligné que Petronin n’était pas heureux en Suisse et voulait retourner au Mali, où il a vécu pendant 20 ans, pour retrouver sa fille adoptive.
Au cours de cette période, les autorités maliennes n’ont pas commenté son entrée dans le pays, qui a récemment été révélée, bien qu’elles aient donné vendredi un ordre à la gendarmerie d’arrêter la femme et de la « transférer sous escorte » au siège de la gendarmerie. Nationale à Bamako.
Ainsi, a-t-il indiqué dans un communiqué que la femme pourrait se trouver à proximité de la ville de Sikasso, située à environ 350 kilomètres au sud de la capitale. Pour le moment, les raisons pour lesquelles les autorités maliennes ont émis le mandat de perquisition environ sept mois après son entrée dans le pays sont inconnues.
Des sources familiales citées par RFI ont souligné que Petronin n’a pas été à Sikasso ni quitté Bamako, tout en ajoutant qu’il n’a pas l’intention de retourner à Gao, la ville où il a été enlevé en 2016, sans donner plus de détails sur son sort.
Petronin, 76 ans, a été libéré en octobre de l’année dernière avec les otages italiens Niccola Chiacchio et Pierluigi Maccalli, ainsi que le chef de l’opposition malienne Soumaila Cissé, décédé peu après du coronavirus.
Le JNIM a par la suite publié un communiqué dans lequel il déclarait avoir libéré Petronin et Cissé en échange de « plus de 200 musulmans », sans mentionner dans le document – * – qui servait de confirmation que Cissé était entre leurs mains, après des mois sans prétention de paternité de l’enlèvement – aux deux citoyens italiens.
Le Mali a été le théâtre ces dernières années d’une recrudescence des actions de groupes djihadistes, dont la filiale d’Al-Qaïda et de l’État islamique, sous la bannière de l’État islamique du Grand Sahara (EIGS).
L’activité croissante de ces groupes s’est accompagnée d’une recrudescence des tensions ethniques, qui ont conduit à de nombreux incidents de violences intercommunautaires, en plus des exactions commises par les forces de sécurité maliennes, dénoncées à plusieurs reprises par les organisations de défense des droits de l’Homme.