Le président de la Commission européenne n’a pas exclu des sanctions pour le gazoduc russe Nord Stream II, qui relie la Russie à l’Allemagne par la mer Baltique, face à une éventuelle escalade des tensions, et a assuré que bien qu’il n’y ait pas d’effets sur le approvisionnement en gaz russe, son principal fournisseur a un comportement « étrange ».

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne (CE), a confirmé que le bloc de pays renforce les liens pour « constituer des réserves stratégiques communes de gaz » et effectuer des « achats communs de gaz » en raison de la tension à la frontière ukrainienne.

La dirigeante a accordé une interview au journal économique français « Les Échos », où elle a commenté les actions de l’Union européenne (UE) face à une éventuelle crise d’approvisionnement en gaz.

Le responsable a commenté que, consciente que 40% du gaz consommé dans l’UE provient de Russie, la Commission européenne a entrepris la recherche de nouvelles sources d’énergie et qu’elle vient de lancer « une alliance énergétique stratégique » avec Washington.

Parmi les producteurs de gaz alternatifs avec lesquels l’UE cherche à s’allier figure la Norvège, ainsi que le Qatar, l’Azerbaïdjan et l’Égypte. « L’Europe veut et offre la fiabilité », a commenté le responsable.

Le gaz russe est présent dans les principales économies de l’UE, parmi lesquelles l’Allemagne se distingue avec près de 50 % des importations de gaz, suivie de l’Italie avec 46 % et de la France avec 26 %, selon un décompte de Statista.

Von der Leyen a assuré que jusqu’à présent le fournisseur russe, la société semi-étatique Gazprom, respecte ses contrats, mais « le minimum » et dit qu’il entretient un comportement « étrange » car, contrairement à d’autres opérateurs, qui profitent de la demande et les prix élevés, Gazprom ne le fait pas.


37% du commerce extérieur de la Russie se fait avec l'UE, alors que pour les Européens dans le monde, la Russie ne représente que 4,8%.
37% du commerce extérieur de la Russie se fait avec l’UE, alors que pour les Européens dans le monde, la Russie ne représente que 4,8%. ©France 24

« Nous devons travailler de toutes nos forces pour désamorcer la situation actuelle et en même temps mieux nous positionner pour l’avenir », a déclaré von der Leyen.

Interrogée sur d’éventuelles sanctions sur le gazoduc Nord Stream II, qui relie la Russie à l’Allemagne par la mer Baltique, elle a assuré que « cela dépendra de l’attitude de la Russie ».

« L’entreprise, qui appartient à l’Etat russe, met ainsi en doute sa fiabilité », a commenté le président, surtout à un moment où « la Russie exerce une pression militaire sur l’Ukraine et utilise le gaz pour faire pression sur nous. C’est pourquoi Nord Stream 2 ne peut pas être exclu de la liste des sanctions, c’est très clair. »

Un éventuel conflit engendrerait de graves conséquences économiques pour les pays de l’UE, qui devront trouver un nouveau fournisseur de gaz, même si pour la Russie ce serait un tournant : 37% du commerce extérieur se fait avec l’UE, alors que pour les Européens globalement la Russie seule représente 4,8 %.

Le responsable a averti que « toute nouvelle escalade militaire par la Russie aura des conséquences massives ».

avec EFE

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