Après vingt ans d’opposition, le magicien Uri Geller accepte d’être un Pokémon

Après vingt ans d’opposition, le magicien Uri Geller accepte d’être un Pokémon

Connu pour plier des cuillères d’un simple regard dans ses numéros de télékinésie, l’illusionniste israélien a fini par accepter que Nintendo s’inspire de lui pour le Pokémon Kadabra. Depuis vingt ans, il accusait la firme japonaise d’avoir abusé de son image.

Parmi le petit millier de monstres congénères du Pokémon Pikachu, les fans ont chacun leur préféré. Celles et ceux qui ont un faible pour Kadabra peuvent désormais souffler : plus aucune menace juridique ne pèse sur le personnage. “Le magicien tordeur de cuillères Uri Geller vient d’autoriser Nintendo à utiliser le personnage Kadabra sur les cartes Pokémon, après vingt ans de litige juridique où Geller affirmait que le nom japonais utilisé par Pokémon était trop proche du sien et que le personnage lui ressemblait trop”, rapporte Kotaku.

Dans la version française du jeu, le Pokémon Kadabra est l’évolution d’Abra, qui évolue lui-même en Alakazam. Les noms traduits de ces créatures qui appartiennent à la même famille empruntent donc à des formules magiques génériques. Cependant, dans la version originale imaginée par Nintendo (en japonais donc), Kadabra se prénomme Yungerer (entre autres variantes graphiques) : un nom très proche d’une transcription japonaise du nom du magicien israélien – seule une syllabe sépare les deux noms écrits en caractères katakana. Ajoutant à cela l’emblématique cuillère, dont le Pokémon en question ne se sépare jamais, la firme s’était donc attiré les foudres de Geller en 2000, comme le rappelle le site spécialisé. Il avait alors déclaré :

Nintendo m’a transformé en un personnage Pokémon méchant, occulte. Ils ont usurpé mon identité en utilisant mon nom et mon image”.

Lettres de fans

Si les poursuites envisagées alors par le magicien (qui s’est un temps déclaré détenteur de pouvoirs paranormaux, avant de se rétracter en 2007) n’ont jamais abouti à un procès, la firme japonaise avait préféré jouer la sécurité. Kadabra, pourtant l’un des Pokémon classiques de la première génération, s’est fait relativement discret dans la franchise, du côté des jeux vidéo comme des dessins animés. Plus significatif encore, la branche chargée de concevoir les cartes à jouer Pokémon a tout simplement cessé d’imprimer le plieur de cuillère depuis 2003.

Tout a changé ce 28 novembre, quand Uri Geller a tweeté sur son compte officiel : “Je suis sincèrement désolé pour ce que j’ai fait il y a vingt ans. Enfants et adultes, sachez-le, je lève l’interdiction. Nintendo peut maintenant produire ma carte Pokémon Kadabra.” Et de s’expliquer sur ce revirement auprès du site The Gamer : l’intéressé recevait régulièrement des lettres de fans lui demandant de bien vouloir accepter d’être cette source d’inspiration pour laquelle Nintendo n’avait pas demandé son autorisation. Des demandes qui prouvaient que cette représentation en Pokémon ne venait pas ternir son image – on peut même estimer que Geller passait plus pour le méchant de l’affaire en refusant de s’y associer. Le magicien a donc pris la peine d’envoyer une lettre aux responsables de la firme pour annoncer sa décision. Pour l’instant, Nintendo n’a pas encore indiqué si le personnage allait être de nouveau imprimé sur les cartes Pokémon.

Hugo Florent

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