Ce 11 janvier, la quatrième version du sommet One Planet, dont l’objectif est la protection de la biodiversité, a reçu un coup de pouce économique et politique. Au moins 50 pays se sont engagés à la fois à mobiliser des fonds et à agir par les gouvernements, les entreprises et les citoyens pour protéger 30% de la mer et de la terre au cours de la prochaine décennie. Le Brésil, la Russie, l’Inde et les États-Unis, à quelques jours du changement de gouvernement, ont été les grands absents de la réunion.
Avec 60% des écosystèmes du monde dégradés et plus d’un million d’espèces, de plantes et d’animaux menacés d’extinction, selon les données de l’ONU, les activités humaines mettent la planète en plus grand danger maintenant qu’à tout autre moment dans le monde. l’histoire.
Dans ce contexte et dans un effort pour accélérer la protection de la biodiversité, la France a accueilli ce lundi la quatrième version du One Planet Summit, aux côtés des Nations Unies et de la Banque mondiale. L’événement a eu lieu essentiellement en raison de la pandémie.
Je comprends l’impatience des cellules et de celles qui est donnée au plan, sur le sentiment que nous n’allons pas assez vite, pas assez loin. C’est à elles, c’est à eux que je veux m’adresser après ce #OnePlanetSummit : pic.twitter.com/mWnqPUH0oc
– Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 11 janvier 2021
«Nous savons encore plus clairement au milieu de la crise que nous traversons que toutes nos vulnérabilités sont interdépendantes. La pression sur la nature exercée par les activités humaines augmente les inégalités et menace notre santé et notre sécurité (…) Nous pouvons changer l’histoire si nous décidons de le faire », a assuré le président français, Emmanuel Macron, hôte de la rencontre.
À la suite de ce sommet, une cinquantaine de pays se sont engagés à protéger 30% de la planète, y compris les terres et les océans, au cours de la prochaine décennie pour arrêter les extinctions d’espèces et s’attaquer aux problèmes du changement climatique. L’initiative prévoit également de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées.
Le Royaume-Uni apportera 4,04 milliards de dollars
Le Royaume-Uni a annoncé qu’il investirait l’équivalent de 4,04 milliards de dollars pour atteindre l’objectif. Cette contribution, issue du fonds de 15 633 millions de dollars dont dispose le pays pour faire face à la crise climatique, ira à des projets visant à prévenir la destruction des forêts et la conservation marine, a indiqué le gouvernement britannique.
Il s’agit d’un soutien significatif à une initiative née en 2019, au nom de six pays (Costa Rica, France, Finlande, Gabon, Grenade et Royaume-Uni) sous le nom de Coalition of High Ambition for Nature and Peoples, qui il parvient désormais à ajouter à ses rangs près de 50 nations au total, dont le Japon, le Kenya, l’Irlande, l’Italie, le Portugal et l’Équateur.
« Protéger 30% de la planète améliorera sans aucun doute la qualité de vie de nos citoyens et nous aidera à créer une société juste, décarbonée et résiliente », a déclaré Andrea Meza, Ministre de l’environnement et de l’énergie du Costa Rica, qui copréside la coalition avec France et Royaume-Uni.
Actuellement, on estime que seulement 15% des terres de la planète entière et 7% des océans bénéficient d’un certain degré de protection, a ajouté Meza.
Le sommet d’une journée s’est concentré sur quatre thèmes principaux: la protection des écosystèmes terrestres et marins; promouvoir l’agroécologie, une manière plus durable de cultiver des aliments augmenter le financement pour protéger la biodiversité; et identifier les liens entre la déforestation et la santé humaine et animale.
Le Brésil, l’Inde, la Russie et les États-Unis étaient largement absents de cet effort de coalition internationale. Cependant, on s’attend à ce que le gouvernement américain soit prochainement impliqué dans l’arrivée du président Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier et qui s’est révélé être un ardent défenseur de la nature. Biden s’est déjà engagé lors de sa campagne à préserver 30% des terres et des eaux de son pays d’ici 2030.
Lancement du programme Prezode pour prévenir les maladies zoonotiques et les pandémies
Il ne fait aucun doute que l’avancée de la pandémie de Covid-19 a déclenché les alarmes de différents gouvernements et, dans certains cas, suscite l’intérêt de prévenir d’éventuelles crises sanitaires futures.
Le sommet d’une journée a également lancé un programme appelé Prezode, que le président français Emmanuel Macron a annoncé comme une initiative internationale sans précédent pour prévenir l’émergence de maladies zoonotiques et de pandémies, qui mobilise déjà plus de 400 chercheurs et experts à travers le monde.
Cette décision intervient alors que certains scientifiques soupçonnent que le nouveau coronavirus détecté pour la première fois à Wuhan, en Chine, à la fin de 2019, provenait d’une source animale, probablement de chauves-souris.
« La reprise pandémique est notre opportunité de changer de cap (…) Avec des politiques intelligentes et les bons investissements, nous pouvons tracer une voie qui apporte la santé à tous, revitalise les économies, renforce la résilience et sauve la biodiversité », a déclaré le secrétaire général de la ONU, António Guterres.
La coalition a souligné que prendre soin des forêts, des océans et d’autres écosystèmes qui sont des habitats vitaux pour les plantes et les animaux menacés pourrait également contribuer à alimenter la reprise économique post-pandémique. Guterres a indiqué que, selon le Forum économique mondial, les opportunités commerciales émergentes dans la nature pourraient créer 191 millions d’emplois d’ici 2030.
De plus, lors de la rencontre, le prince Charles a exhorté le secteur privé à investir 10 milliards de dollars dans des ressources durables avant 2022 pour soutenir un nouveau projet environnemental qu’il a surnommé le «Statut de la Terre». La proposition comprend dix domaines d’action, dont la restauration pétrolière, forestière et agricole, la réduction des émissions et l’obtention d’une empreinte carbone nulle.
Ce sommet a également servi de prélude aux négociations et aux objectifs de biodiversité qui seront débattus lors d’une conférence onusienne en Chine, reportée depuis l’année dernière en raison de la crise sanitaire et prévue pour mai prochain.
Dans le même temps, s’est tenue ce lundi une conférence centrée sur l’investissement pour le projet de la Grande Muraille Verte d’Afrique, qui implique de gros efforts pour empêcher le désert du Sahara de s’étendre plus au sud.
Lancé en 2007, son objectif est de planter une arche d’arbre qui parcourt 7 000 kilomètres à travers l’Afrique, du Sénégal le long de l’Atlantique à Djibouti dans le golfe d’Aden.
Les participants se sont félicités de la création d’un soi-disant accélérateur, qui devrait débloquer 14,3 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour financer le programme.
Avec Reuters, AP et EFE