Dans le département de Guaviare, plus de 400 familles se sont consacrées à des projets respectueux de l’environnement ; planter des fruits amazoniens comme le seje et l’azaí, passer à l’élevage sylvopastoral ou reboiser la forêt. Cela fait partie du projet « Let’s Walk Sustainable Territories », financé par le Fonds Européen pour la Paix et porté par la France, qui s’est achevé après quatre ans en Colombie.

Des fruits d’Amazonie pour stopper l’abattage des forêts. C’est l’un des engagements de l’association ComGuaviare, créée par des jeunes et composée de 50 partenaires producteurs du département de Guaviare, porte d’entrée de l’Amazonie colombienne.

Ils encouragent la plantation de seje, d’azaí ou de moriche pour ensuite transformer les fruits en pulpe, farine et huile utilisables pour l’industrie cosmétique. L’idée sur laquelle repose le projet est que si les palmiers qui ont toujours été dans la jungle sont exploités commercialement, les paysans ne déboiseront pas. De plus, ils espèrent planter 30 000 arbres indigènes, dont le cupuaçu, un cacao amazonien.

Ces plans sont d’une importance vitale puisque Guaviare était le troisième département de Colombie avec le plus de déforestation enregistrée en 2021, selon l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales (IDEAM). Là, l’exploitation forestière pour des questions telles que l’élevage extensif de bétail ou les cultures à usage illicite se rapproche de plus en plus des territoires protégés tels que la réserve indigène Nukak-Makú. En fait, le parc naturel de la Serranía del Chiribiquete (déclaré par l’UNESCO comme site du patrimoine mondial) était le seul parc national colombien où la déforestation a augmenté en 2021 par rapport à l’année précédente, en augmentant de 13 %.


Voici la carte thermique de la déforestation dans une partie de l'Amazonie colombienne en 2021.
Voici la carte thermique de la déforestation dans une partie de l’Amazonie colombienne en 2021. ©France 24

L’Union européenne et la France sont les principaux alliés

La proposition de ComGuaviare est l’une des 400 soutenues par Caminemos Territoires Durables, un projet créé et mis en œuvre par l’organisation française ONF Andina et largement financé par le Fonds Européen pour la Paix. C’est le mécanisme par lequel les pays de l’Union européenne et d’autres comme le Chili et le Royaume-Uni soutiennent la mise en œuvre du processus de paix en Colombie.

‘Caminemos’, comme on dit familièrement à Guaviare, a commencé en 2018 et après quatre ans, il a mis fin à ses activités. Mais ses enseignements ont aidé la France à réfléchir à un autre projet : TerrAmaz, qui est l’union des abréviations des territoires amazoniens.

TerrAmaz avance dans cinq territoires de quatre pays. Outre Guaviare, en Colombie; Ils comprennent le parc Yasuní en Équateur, Madre de Dios au Pérou, Cotriguaçú et Paragominas au Brésil. Le gouvernement français a investi 9,5 millions d’euros dans le projet dans le cadre des 100 millions promis par Emmanuel Macron en 2019 après les incendies dans la jungle brésilienne.

Sonia Barby, chef de mission adjointe de l’ambassade de France en Colombie, a expliqué à France 24 que les 100 millions d’euros ont déjà été investis dans le cadre de l’alliance pour la préservation des forêts tropicales. Pour la plupart, les ressources ont servi à protéger l’Amazonie et, dans une moindre mesure, elles ont été investies dans les forêts d’Afrique.

En Colombie, TerrAmaz bénéficie à 35 familles qui, comme celles qui faisaient partie de ‘Caminemos’, recherchent des solutions alternatives leur permettant de gagner leur vie économiquement sans déboiser la forêt amazonienne.

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