En imaginant un Arsène Lupin des temps modernes, et en confiant à Omar Sy le rôle d’un cambrioleur fasciné par l’œuvre de Maurice Leblanc, Netflix a concocté une série rythmée et divertissante. La presse étrangère est sous le charme.
“À ton âge, j’aimais bien ça, lire”, confie Assane Diop (Omar Sy) à son fils adolescent en lui offrant un roman de Maurice Leblanc que lui-même tient de son père. C’est cette admiration pour le gentleman cambrioleur qui résume Lupin, dans l’ombre d’Arsène, une série créée par George Kay et François Uzan, une coproduction de Gaumont et Netflix. La série est disponible sur la plateforme de streaming depuis le 8 janvier, et cette dernière – discrète sur les chiffres – l’annonce en haut de son top 10 des contenus les plus regardés en France comme aux États-Unis. À juste titre, résume Forbes :
La série a fait le choix plutôt malin de ne pas réimaginer Arsène Lupin dans le Paris d’aujourd’hui, mais plutôt d’inventer un héros influencé par le personnage de fiction. […] Un héros dont la vie a été bouleversée à l’adolescence, quand il a perdu son père, mort après avoir été accusé d’un délit qu’il n’avait pas commis.”
Omar Sy en grande forme
Le site d’information russe Gazeta.ru a lui aussi été conquis par la série tricolore, tournant autour du vol du collier de la reine Marie-Antoinette. Du “pur plaisir” que “cet esprit d’aventure à l’élégance typiquement française”. Le sentiment de virtuosité est largement dû à “l’illusionniste” Omar Sy, “dont le charisme n’a fait que se renforcer depuis le retentissant Intouchables et peut désormais rivaliser avec celui d’Idris Elba [l’acteur britannique de la série Luther, présent dans de nombreux blockbusters]”. Le caractère prolifique de l’œuvre de Maurice Leblanc – plusieurs dizaines de romans et de nouvelles et quelques pièces de théâtre – promet une belle longévité à cette série, ce que lui souhaite le média russe.
Même son de cloche du côté de Variety, qui insiste sur les qualités d’Omar Sy pour porter à l’écran un personnage inspiré d’une figure illustre, déjà adaptée aux grand et petit écrans à de multiples reprises. Selon le magazine américain, c’est avec empathie que l’on suit les péripéties de Diop, entrecoupées de scènes mettant en relief ses relations avec son ex-épouse (Ludivine Sagnier) ou, dans des flash-back, avec son père (Fargass Assandé). Et c’est avec intelligence que le héros détourne à son avantage le racisme et les préjugés de la société : personne ne prête attention aux agents d’entretien du musée du Louvre, où est exposé le collier. Une discrétion qui convient parfaitement au disciple d’Arsène Lupin.
Poudre aux yeux
Rythme, action, grosses voitures et combats bien orchestrés : toutes les cases d’un bon divertissement sont soigneusement cochées. La Süddeutsche Zeitung décrit aussi les tours de passe-passe du scénario : “L’astuce de la série, c’est que les entourloupes de ce Lupin 2.0 ne sont révélées qu’après coup, généralement à la fin de chaque épisode, suivant le mot d’ordre ‘Tout n’est que leurre et apparence, vous verrez’.”
Tout en saluant également le talent d’Omar Sy, le quotidien allemand regrette que la formule ait du mal à tenir sur la durée. “Au bout d’un certain temps, cela donne l’impression que toute l’histoire est on ne peut plus artificielle. C’est dommage, […] la série est très bien filmée, on la regarde volontiers, Netflix en met plein les yeux. Mais sans réussir à vous éblouir.” Pour autant, si l’on suit l’avis de Variety, on peut mettre ses espoirs dans la prochaine saison : “Le suspense du dernier épisode rendra tous les spectateurs ayant embarqué dans l’aventure impatients d’en savoir plus.”