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Plus de 300 navires étrangers, la plupart arborant le drapeau chinois, rôdent dans les eaux proches de la zone économique exclusive des îles Galapagos, une région riche en biodiversité marine qui abrite plusieurs espèces protégées comme le requin baleine et le requin marteau. Les écologistes considèrent cette présence avec inquiétude puisqu'en 2017 un navire avec plus de 6000 requins congelés a été saisi, y compris plusieurs espèces protégées.

Pendant des années et à peu près à la même époque, des dizaines de navires internationaux ont sillonné les eaux de la côte pacifique de l'Amérique du Sud et profitent de ses riches ressources. Cette année ne fait pas exception et on estime qu'environ 340 navires – dont plus de 200 sous pavillon chinois – se trouvent juste à l'extérieur de la soi-disant zone économique exclusive des îles Galapagos, en Équateur.

La marine de ce pays surveille la situation depuis des semaines pour que les bateaux de pêche ne pénètrent pas dans ses eaux, mais c'est une tâche difficile car la flotte est répartie sur une très grande superficie. Le gouvernement de la Chine, qui est en pourparlers avec l'exécutif équatorien, a déclaré qu'il y aurait "tolérance zéro" à l'égard de tout acte de pêche illégale et envers les entreprises qui le pratiquent. Il a également annoncé qu'il imposerait un moratoire sur la pêche entre les mois de septembre et novembre.

Milko Schvartzman, spécialiste de la conservation marine de l'organisation Cercle des politiques environnementales dans un entretien avec France 24 explique pourquoi cette pêche, même dans les limites maritimes légales, pose un grave danger: «Les espèces marines ignorent ces limites géographiques imaginaires que nous avons imposées Il n'y a pas de grande fenêtre qui empêche les animaux de passer (…) La déprédation de ces flottilles engendre de terribles dégâts environnementaux (…) car elles ne respectent aucune réglementation environnementale »et elles ne respectent pas les saisons de reproduction.

En 2017, les autorités équatoriennes ont saisi un navire chinois avec plus de 6000 requins congelés, dont le requin marteau et le requin baleine, deux espèces menacées. A cette époque, le navire devait payer six millions de dollars d'amende et l'équipage, accusé de pêche illégale, fut emprisonné avec des peines allant jusqu'à quatre ans. Cependant, année après année, les scènes de flottes dans les eaux proches des aires protégées se répètent.

Une solution pour fermer la voie aux flottes de pêche illégales serait de rejoindre les zones économiques exclusives de plusieurs pays d'Amérique latine
Une solution pour fermer la voie aux flottes de pêche illégales serait de rejoindre les zones économiques exclusives de plusieurs pays d'Amérique latine © France 24

Selon Schvartzman, les gouvernements latino-américains devraient travailler ensemble pour mettre fin à la pêche illégale et interdire les subventions aux carburants à ces flottes.

Une autre façon d'empêcher ces navires de s'approcher de la zone serait d'étendre et d'unifier les démarcations protégées entre le continent et les îles de l'Équateur et de relier les zones économiques exclusives du Panama, du Costa Rica, de la Colombie et de l'Équateur pour fermer la voie à d'éventuelles flottes de pêche destructrice.

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