Connue dans le monde entier pour sa facette musicale et avec quatre Latin Grammys et deux MTV Europe Music Awards, Mon Laferte (Viña del Mar, 1983) nous fait découvrir son travail pictural à Paris au 13th District International Street Art Festival avec l’aide de l’Utopic Bay Galerie.

Elle est la chanteuse chilienne à la projection la plus internationale, mais parallèlement à la musique et dès son plus jeune âge, Laferte dessine et peint. « Toute ma vie, de la même manière que j’ai été en contact avec la musique, j’ai aussi peint, seulement je ne l’avais pas partagée avec le monde », commente-t-il à l’Escala à Paris.

Laferte a commencé à partager ses toiles au Mexique, un pays qui l’inspire au quotidien et dont la culture se reflète dans ses œuvres à cause de la couleur et aussi à cause des symboles, comme la Vierge de Guadalupe, la patronne du pays. qui a aussi un tatouage sur le visage.

« Il est arrivé un moment, il y a six ans, où ma chambre était pleine d’oeuvres et je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose », raconte l’artiste et chanteur qui a également obtenu il y a quelques mois la nationalité mexicaine.

Le travail de Laferte arrive à la foire d’art urbain du 13e arrondissement de Paris, qui se tient à l’hôtel Drouot de la capitale du 15 au 18 septembre, par la galerie Bahía Utópica de Valparaíso, berceau chilien par excellence du graffiti et du street art.


Peinture 'Merci 9' (2022) de Mon Laferte.
Peinture ‘Merci 9’ (2022) de Mon Laferte. ©DR

Sur les murs de la ville, Mon Laferte a signé des fresques murales avec le duo Un Kolor Distinto, également présent à la foire de Paris. C’est précisément avec cette collaboration que les galeristes Bertrand Coustou et Nancy Arancibia ont décidé de commencer à exposer le travail de Laferte.

« Il a des signatures comme la façon de peindre les yeux et un côté moderne qui va avec son thème, les couleurs qu’il utilise et la liberté. J’en ai discuté avec beaucoup plus d’artistes classiques et ils, presque envieux, me disent : « Hé, Mon peint avec une liberté qu’on n’a pas, comment fait-elle ? », explique Bertrand Coustou qui souligne aussi que les toiles de Laferte avoir un discours engagé.

« La peinture me donne quelques instants d’extase et de gloire seul, dans le silence, ce que je ne retrouve pas si facilement en musique », explique l’auteur de ‘Votre manque de vouloir’ dans le programme. Une intimité, un processus « lent » et « contemplatif », nous dit-il.

Aux côtés de Mon Laferte, la galerie Bahía Utópica de l’hôtel Drouot est représentée par les artistes chiliens JP Neira, Lobsang Durney, Cristian Castillo, le duo Un Kolor Distinto et le muraliste Etienne Cristoffanini.


Peinture 'Bitch' (2022) de Mon Laferte.
Peinture ‘Bitch’ (2022) de Mon Laferte. ©DR

« La peur est toujours un ennemi et nous paralyse »

Le chanteur, qui vient d’arriver d’une tournée en Espagne, était très engagé dans les manifestations de l’éclosion sociale au Chili qui ont commencé en octobre 2019 et ont conduit au processus d’une nouvelle Constitution, rejetée par référendum le 4 septembre.

« Je suis très triste du résultat. Je pense qu’il est très difficile pour les humains de sortir de leur zone de confort et la peur est toujours un ennemi et nous paralyse. Je comprends pourquoi les gens avaient peur. Pourtant, je pense que c’est un progrès. L’important, c’est que lors du premier vote, le peuple a dit qu’il ne voulait pas de la Constitution de Pinochet. Il y avait aussi beaucoup de fausses nouvelles. Ce n’était pas, mais ce sera un autre, j’ai foi que ce sera un autre », analyse Mon Laferte.

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