Lors de la réunion annuelle de la Conférence épiscopale française, les évêques ont accepté, ce vendredi 5 novembre, la « responsabilité institutionnelle » de l’Église dans les cas de pédophilie par des membres de l’institution religieuse. L’annonce fait suite à la publication en octobre du rapport dit Sauvé, qui révélait que près de 216 000 personnes ont été victimes de violences ou d’agressions sexuelles sur mineurs par des partis religieux depuis 1950.

Un fait qui continue de surprendre par les révélations glaçantes et le silence que l’Église catholique maintient depuis des décennies.

Le contenu du rapport Sauvé, publié en octobre après deux ans d’enquête, met à nouveau l’Église catholique dans l’œil du cyclone pour avoir gardé le silence sur une série de milliers d’abus et d’agressions sexuelles commis par des religieux ces dernières années soixante-dix. .

Ce vendredi 5 novembre, les évêques français réunis dans la ville de Lourdes, dans le sud de la France, ont décidé « de reconnaître la responsabilité institutionnelle de l’Église » dans les agressions sexuelles subies par des milliers de victimes et la « dimension systémique » de ces crimes.

Selon le rapport, depuis 1950, quelque 216.000 personnes ont été victimes de violences ou d’agressions sexuelles en tant que mineures par des membres du clergé, des prêtres, des diacres ou des religieux. De plus, si l’on ajoute les personnes agressées par les laïcs qui travaillent dans les institutions ecclésiales (parmi les enseignants, les encadrants, les cadres des mouvements de jeunesse, etc.), le nombre de victimes s’élève à 330 000.

Quand l’Église ferme les yeux sur la pédophilie

Le président de la Conférence épiscopale de France, Eric de Moulins-Beaufort, a reconnu vendredi que l’Église était coupable d’avoir laissé les abus devenir « systémiques ».

Il y a un mois, une commission indépendante a examiné les attentats perpétrés entre 1950 et 2020 par des membres de l’Église catholique française et les a décrits comme un « phénomène de masse » qui était recouvert depuis des décennies par un « voile de silence ».

Le rapport Sauvé – du nom de Jean-March Sauvé, chef de la commission qui a rédigé le rapport – assure que la « grande majorité » des victimes étaient des enfants pré-adolescents d’origines sociales diverses.


Le rapport de près de 2500 pages affirme également que, jusqu’aux années 2000, l’Église était indifférente envers les victimes et qu’elle n’a commencé à vraiment changer d’attitude qu’en 2015-2016.

« L’Église catholique est, après le cercle de la famille et des amis, l’environnement où la prévalence de la violence sexuelle est la plus élevée », indique le document.

« Vous êtes une honte pour notre humanité », a déclaré François Devaux, directeur de l’association des victimes La Parole Libérée, aux représentants de l’Eglise lors de la publication du rapport. des enfants « .

Avec l’AFP et les médias locaux

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