Les principales compagnies aériennes des États-Unis mettent en garde contre le chaos du trafic aérien que l’activation des signaux 5G dans ce pays pourrait générer en raison des interférences que la technologie causerait dans les systèmes de sécurité des avions.

Bataille de deux industries. Airlines for America, qui représente les principaux transporteurs de passagers et de fret, a demandé au gouvernement américain de bloquer la transmission des signaux 5G dans un rayon de 3,2 kilomètres autour des pistes des aéroports.

Sinon, ils ont mis en garde contre des dommages « catastrophiques » aux opérations des compagnies aériennes commerciales du pays. « L’effet d’entraînement sur les opérations de passagers et de fret, notre personnel et l’économie en général est tout simplement incalculable », a déclaré l’association dans une lettre envoyée à la Maison Blanche.

Les nouvelles bandes de fréquences de 3,7 à 3,8 gigahertz (GHz) apporteraient à ce pays des signaux plus rapides et une plus grande portée géographique pour les utilisateurs, mais l’industrie du transport aérien nie leur activation.

Airbus et Boeing craignent que le nouveau signal n’interfère avec les radioaltimètres des avions, un appareil qui mesure la distance entre l’avion et le sol, ainsi que les systèmes de données qui aident les avions à atterrir.

Selon les constructeurs et les compagnies aériennes, la nouvelle transmission 5G pourrait rendre les systèmes de sécurité des avions « inutilisables ».


Le débat entre les compagnies de téléphone et les compagnies aériennes dure depuis plusieurs semaines. AT&T et Verizon ont été contraints de retarder la publication du nouveau signal de deux semaines en raison de la pression des compagnies aériennes. Ce mercredi 19 janvier, l’activation du signal est prévue.

Un accord entre le département américain des transports avec les compagnies envisage la création dans 50 aéroports de zones où les interférences des signaux 5G seront atténuées pendant six mois, mais les compagnies aériennes affirment que la liste est insuffisante et n’empêchera pas « les restrictions de vol ».

Des compagnies comme American Airlines, United, Delta, JetBlue et Southwest assurent que ceux qui ont le plus de trafic dans le pays ne figurent pas sur cette liste d’aéroports. « Un jour comme hier (lorsqu’il y a eu une tempête de neige dans l’est du pays), plus de 1 100 vols et 100 000 passagers seraient concernés par des annulations, des déroutements ou des retards », ont prévenu les compagnies aériennes.

« En plus du chaos qui causera au niveau national, ce manque d’avions gros porteurs a le potentiel de bloquer des dizaines de milliers d’Américains à l’étranger », allègue la lettre.


Les passagers sont vus à l'aéroport international Hartsfield-Jackson d'Atlanta à Atlanta, Géorgie, États-Unis, le 20 décembre 2021.
Les passagers sont vus à l’aéroport international Hartsfield-Jackson d’Atlanta à Atlanta, Géorgie, États-Unis, le 20 décembre 2021. © Elijah Nouvelage/Reuters

La Federal Aviation Administration a promis dimanche que 45% de la flotte d’avions américains pourront atterrir dans des conditions de mauvaise visibilité une fois la 5G activée. Ils admettent qu’il y aura des effets sur les vols et calculent qu’au moins 48 des 88 aéroports les plus touchés par l’interférence des nouvelles bandes pourraient fonctionner normalement.

La lettre des compagnies aériennes, rejointe par FedEx et UPS, indique qu’en dépit de ces mesures de la FAA, « il y a d’énormes portions de la flotte en exploitation qui pourraient devoir être clouées au sol indéfiniment ».

En janvier 2021, les États-Unis ont vendu aux enchères la bande passante 5G de milieu de gamme aux entreprises de téléphonie mobile dans le spectre connu sous le nom de bande C pour environ 80 milliards de dollars. AT&T et Verizon ont remporté la majorité de l’offre.

avec EFE

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