Le gouvernement du Sri Lanka a annoncé qu’il cesserait temporairement de payer sa dette extérieure, au milieu d’une crise économique profonde et dans l’attente d’un renflouement du Fonds monétaire international. Voici un aperçu des pays qui ont également fait défaut.

À son niveau le plus élémentaire, un défaut de paiement par un pays consiste en la cessation des paiements établie dans un certain contrat avec un créancier, qui peut être un autre gouvernement, une entité multilatérale ou des investisseurs privés.

Le cas du Sri Lanka, qui a annoncé ce mardi 12 avril la suspension du service de sa dette pour surmonter sa pire crise économique depuis des décennies, est une décision qui touche principalement ses principaux actionnaires : la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement. outre des pays comme le Japon, la Chine ou l’Inde.


Selon les données du ministère des Finances, la dette du Sri Lanka jusqu’à la fin de 2021 s’élevait à 102,8% de son produit intérieur brut (PIB), avec quelque 54 milliards de dollars de dette, dont quelque 25 milliards de dollars de dette extérieure. .


Dette sri lankaise
Dette sri lankaise ©France 24

Quels autres pays ont vécu la même situation ? Voici les cas les plus emblématiques par ordre chronologique :

– Mexique (1982) : En août de cette année-là, les marchés financiers mondiaux et près de 1 000 créanciers ont été informés que le Mexique était en défaut, avec une dette de 86 000 millions de dollars et des intérêts de 21 000 millions de dollars.

Élu en 1976, le président José López Portillo avait accumulé des dettes et dépensé sans tenir compte des revenus pétroliers, qui en 1981 ont chuté.

– Russie (1998) : Le pays avait été touché par la crise financière qui touchait l’Asie à l’époque, le rouble a chuté sous la pression des spéculateurs et les prix des matières premières, qui sont sa principale source de revenus, ont chuté.

Le 17 août, le gouvernement a dévalué la monnaie, déclaré un moratoire unilatéral sur la dette extérieure et renoncé à honorer ses paiements aux créanciers nationaux. Avec une dette publique qui atteignait 141 milliards de dollars et une dette intérieure de 50 600 millions de dollars, la Russie a dû attendre 12 ans pour pouvoir revenir sur les marchés internationaux.

Aujourd’hui, après l’invasion de l’Ukraine et la cascade de sanctions occidentales, la Russie a dû trouver les moyens d’honorer ses paiements en dollars, car elle a les ressources, mais ne peut pas les utiliser.

L’agence de notation Standard & Poor’s estime que le paiement en roubles, tel que proposé par le Kremlin, constitue un « défaut sélectif », mais le gouvernement s’en défend.

– Argentine (2001) : En récession économique depuis trois ans, l’Argentine était soumise à un plan d’austérité strict et avait perdu le contrôle de sa dette extérieure.

Début décembre, le gouvernement a limité le montant des retraits des banques, connu sous le nom de « El corralito ». Le 23 décembre, le président par intérim Adolfo Rodríguez Saá a déclaré le plus grand moratoire sur la dette de l’histoire : 100 milliards de dollars. Certains créanciers ont accepté une restructuration de la dette en 2005 et 2010, et d’autres l’ont rejetée.

Début 2016, l’Argentine a pu retrouver les marchés internationaux après 15 ans d’absence.

– Equateur (2008) : Le 12 décembre 2008, l’Équateur a suspendu le paiement de près de 40 % de sa dette internationale, qui s’élevait alors à 9,9 milliards de dollars.

El entonces presidente, Rafael Correa, declaró una moratoria selectiva ya que consideraba que una parte de la deuda era « ilegítima » debido a las irregularidades durante la negociación a comienzos de los años 2000. Era la tercera vez que Ecuador entraba en moratoria de pagos en 14 ans.

– Grèce (2015) : Fin juin et mi-juillet, la Grèce, embourbée dans la récession et soumise à une austérité stricte depuis le début de la crise de la dette en 2010, a fait défaut sur deux remboursements au FMI pour un total de 2 milliards d’euros, mais un prêt d’urgence de l’Union européenne lui a permis pour l’honorer.

-Venezuela (2017 et 2018): Les 14 et 15 novembre 2017, le Venezuela a été déclaré en défaut partiel de paiement de sa dette par les agences de notation S&P Global Ratings et Fitch.

Cette annonce a ravivé les inquiétudes quant à la capacité de Caracas à continuer de payer sa dette extérieure de quelque 150 milliards de dollars, alors que le pays traversait une crise profonde en raison de la chute des prix du pétrole et des sanctions américaines.

Le 2 janvier 2018, le Venezuela a de nouveau été déclaré en défaut pour ne pas avoir payé ses obligations de dette souveraine.

– Liban, Argentine et autres (2020) : En 2020, première année de la pandémie de Covid-19, plusieurs pays se sont mis en défaut : Belize, Equateur, Zambie et Suriname.

Le 7 mars, le Liban a annoncé pour la première fois de son histoire qu’il ferait défaut sur le paiement de sa dette extérieure pour un montant de 1,2 milliard de dollars, sur un total de 92 milliards de dollars. Beyrouth a demandé l’aide du FMI, mais les négociations ont échoué.

En mai, l’Argentine a enregistré le neuvième défaut de paiement de son histoire, ne respectant pas une échéance de 500 millions de dollars. En mars 2022, Buenos Aires a conclu un accord avec le FMI pour le refinancement de la dette que le pays a envers l’organisation, d’environ 45 milliards de dollars.

avec AFP

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