Le Sénat français a approuvé mercredi à la majorité l'inscription de « la liberté garantie aux femmes de recourir à l'avortement » dans la Constitution, une étape historique pour le pays, qui devient la première nation à protéger l'interruption de grossesse au niveau constitutionnel.

La proposition, qui avait été approuvée fin janvier à l'Assemblée nationale, a reçu le soutien de 267 sénateurs, tandis qu'une cinquantaine s'y sont opposés. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a célébré ce vote « historique », qui ouvre « une nouvelle page dans les droits des femmes ».

L'approbation de cette mesure est restée mystérieuse ces dernières semaines en raison des réticences de certains des principaux dirigeants des Républicains, héritiers de la droite française classique. Le président du Sénat, Gérard Larcher, est d'ailleurs allé jusqu'à affirmer que la Constitution « n'est pas un catalogue de droits sociaux ».

En effet, le leader des Républicains au Sénat avait même présenté plusieurs amendements afin de modifier le texte approuvé par la Chambre basse. Enfin, quelques jours auparavant, certains députés conservateurs et centristes ont changé de position, selon BFM TV.

Le président français Emmanuel Macron a déjà salué la nouvelle et a déclaré qu'il « s'engage à rendre irréversible la liberté des femmes d'avorter en l'inscrivant dans la Constitution ». Le président français convoquera le Parlement le 4 mars pour le vote final.

L'Assemblée nationale française a approuvé à une large majorité que la Constitution inclut des garanties sur le libre exercice de l'avortement, même si le texte devait encore passer entre les mains d'un Sénat à majorité conservatrice et dont on craignait qu'il annule la mesure.

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