Le président Emmanuel Macron a déclaré à un groupe de journalistes régionaux que le plan prévoit qu’entre le 3 mai et le 30 juin, les heures du couvre-feu nocturne qui régit l’ensemble du pays seront progressivement modifiées jusqu’à la fin de la mesure. Il est également prévu une réouverture progressive des écoles secondaires, des cinémas, des musées et que des événements massifs soient à nouveau autorisés.

A partir du 3 mai, il y aura des changements substantiels en France. Ce jour commencera ce que le gouvernement français a appelé un déconfinement progressif en quatre étapes, comme l’a expliqué le président Emmanuel Macron à la presse régionale le 29 avril.

La première étape consiste à lever les restrictions aux déplacements intercommunaux et à ne plus exiger de certificats autorisant la mobilité. La semaine prochaine marquera également le retour à l’école des collégiens et lycéens. D’ici là, les jardins d’enfants et les écoles élémentaires devraient avoir rouvert.

«Nous avons assumé la responsabilité de la priorité en matière d’éducation et de la stratégie de vivre avec le virus, même avec un nombre élevé d’infections, supérieur à ceux de nos voisins», a expliqué Macron, indiquant que le retour des mineurs en classe est une priorité.


Le 19 mai sera la deuxième phase, avec la réouverture des terrasses, des cinémas et des musées, qui sont fermés depuis octobre de l’année dernière. De plus, à partir de cette date, le couvre-feu commencera à 21 heures et non à 19 heures comme actuellement.

La troisième étape vers le déconfinement arrivera le 9 juin, lorsque la restriction nocturne de la mobilité débutera à 23h00, soit deux heures plus tard. Les cafés, restaurants et salles de sport seront également autorisés à ouvrir. Dans cette phase, les touristes étrangers disposant d’un «pass santé» pourront rentrer en France.

Ce laissez-passer devra prouver que la personne a déjà été vaccinée ou a un test PCR négatif. Les événements avec jusqu’à 5 000 participants seront également autorisés.

Des chaises et des tables sont bondées à l'intérieur d'un restaurant fermé à Paris le dimanche 21 mars 2021.
Des chaises et des tables sont bondées à l’intérieur d’un restaurant fermé à Paris le dimanche 21 mars 2021. © François Mori / AP

Enfin, le 30 juin, la plupart des limitations prendront fin et le couvre-feu prendra fin, même si les boîtes de nuit devront rester fermées.

L’intention est que le plan soit appliqué dans toutes les régions du pays, bien que Macron ait averti qu’il pourrait être retardé localement en fonction de l’évolution des infections. « Les mesures seront nationales, mais nous pourrons activer des » freins d’urgence « sanitaires dans les territoires où le virus circule trop », a déclaré Macron aux journalistes régionaux qu’il a rencontrés jeudi dernier à l’Elysée.

Le président a indiqué que les trois critères qui seront analysés pour déterminer si le déconfinement ralentit ou non dans une région sont le taux d’incidence (qui ne devrait pas dépasser 400 cas pour 100000 habitants), une augmentation soudaine du taux de contagion et l’occupation de lits de soins intensifs.

Pour se faire une idée du taux d’incidence, à Paris et aux alentours, il y a eu en moyenne 459 cas pour 100 000 habitants pendant la semaine jusqu’au 25 avril. Et maintenant, il est en baisse, selon les données officielles.

La France entamera la désescalade avec une moyenne de 27000 infections par jour

Les nouvelles mesures interviennent au moment où Macron fait face à la pression des groupes d’entreprises et des citoyens pour rouvrir l’économie. Le manque de définition commencera même malgré le fait que le nombre de nouveaux cas quotidiens et de patients atteints de Covid-19 hospitalisés en soins intensifs est beaucoup plus élevé que lorsque les deux précédents verrouillages nationaux ont commencé à être levés.

Par exemple, à l’époque, Macron avait déclaré que le pays devait avoir environ 5000 cas par jour pour pouvoir lever le deuxième verrouillage à partir de décembre 2020. Aujourd’hui, les chiffres sont beaucoup plus élevés, puisque le nombre moyen d’infections quotidiennes au cours de la semaine dernière est d’environ 27 000. Bien que ce nombre soit inférieur à la moyenne de 38 000 cas par jour qui a été signalée au début du troisième blocus qui est toujours en vigueur.

Malgré cela, Macron a expliqué que la levée des mesures dans ce contexte sera possible grâce au vaccin. « Je n’ai jamais joué avec la santé et la sécurité de nos citoyens », a déclaré le président, ajoutant: « Je prends la responsabilité des décisions que je prends, mais ce ne sont jamais des jeux de hasard ».

Jusqu’à présent, environ 21% des Français ont reçu au moins une des deux doses du vaccin Covid-19, selon Our World in Data, un portail soutenu par l’Université d’Oxford.

Campagne de vaccination dans une caserne de pompiers de Vailhauques, dans le sud de la France, le 8 avril 2021
Campagne de vaccination dans une caserne de pompiers de Vailhauques, dans le sud de la France, le 8 avril 2021 Pascal GUYOT AFP

En ce qui concerne le plan de vaccination, Macron a déclaré qu’à partir du 1er mai, ils permettront à toutes les personnes obèses du pays de recevoir la vaccination. Le président français a également évoqué le «pass santé», qui consiste à permettre à ceux qui sont vaccinés ou qui ont un test négatif au Covid-19 d’entrer dans certains lieux.

Selon Macron, un tel laissez-passer peut être numérique ou sur papier et pourrait être requis pour entrer dans les stades ou les festivals. Mais le président a défendu qu’ils ne devraient pas être requis dans les lieux de tous les jours tels que les restaurants ou les cinémas. « Un laissez-passer santé ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français », a déclaré Macron, ajoutant que le Parlement sera celui qui débattre de ce qui correspond aux « libertés publiques ».

La France a été confrontée à différentes fermetures ces derniers mois. L’enfermement a commencé dans 16 départements à la mi-mars puis, lorsque les infections ont doublé dans le pays par rapport aux chiffres de février, Macron a ordonné que les restrictions à la mobilité soient étendues à l’ensemble du territoire métropolitain. Depuis lors, la majeure partie du pays est dans un isolement généralisé.

Avec AP, Reuters et les médias locaux

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