En exclusivité pour le journal français «Le Figaro», l’ancien président Nicolás Sarkozy a déclaré mardi qu’il était prêt à se rendre devant la Cour européenne des droits de l’homme pour prouver son innocence. Il s’agissait de sa première déclaration publique après que les juges l’aient reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence.
Déterminé et avec un esprit combatif. Ceci est annoncé par les médias français qui ont reçu les premières déclarations de l’ancien président après avoir été condamné pour tentative de corruption et trafic d’influence.
« J’ai fait appel de la décision, peut-être que je devrai continuer ce combat jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme », a déclaré Sarkozy au journal « Le Figaro ». « Ce serait douloureux pour moi de devoir condamner mon propre pays, mais je suis prêt car ce serait le prix de la démocratie ».
Dans l’interview, menée par des journalistes Stéphane Durand-Souffland et Marion Mourgue, l’ancien président de 66 ans disent qu’il n’acceptera pas d’être condamné pour ce qu’il n’a pas fait.
Sarkozy a déclaré qu’il avait toujours maintenu sa foi dans le triomphe du droit et de la justice, comme c’est typique de l’état de droit. Il a également déclaré que lorsque ces règles sont enfreintes, comme dans son cas, son enquête et sa détermination se multiplient. L’ancien chef de l’Etat a également déclaré qu’il est conscient que ce sera un combat de longue haleine, mais qu’il se sent soutenu par de nombreux observateurs français et étrangers qui se disent consternés par ce qui se passe.
Condamné à trois ans de prison pour tentative de corruption et trafic d’influence
Le 1er mars, un tribunal l’a condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis et un définitif. L’ex-président restera libre pendant qu’il fait appel, si après cela il perd le processus, il est possible qu’au lieu d’aller derrière les barreaux, il doive purger un an de maison en prison avec un appareil électronique.
Sarkozy a été reconnu coupable de corruption après avoir tenté de soudoyer, aux côtés de son avocat Thierry Herzog, le juge Gilbert Azibert, lui offrant un poste élevé au Conseil d’État de Monaco en échange d’informations privilégiées sur une enquête menée contre lui pour des fonds pour sa première présidentielle. campagne en 2007. Sarkozy, accusé d’avoir reçu des paiements illégaux de l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt, voulait que le magistrat lui parle du processus.
Cette décision est en soi un coup dur pour le politicien à la retraite, qui a toujours un rôle influent dans la politique conservatrice française. Cette affaire, appelée «écoute clandestine» s’ajoute à la longue liste de problèmes juridiques que Sarkozy a à la remorque.
L’affaire L’Oréal: le scandale de l’héritière
Dans cette affaire qui a déclenché la condamnation du tribunal, Sarkozy a été acquitté en 2013 après un long différend dans lequel il a enquêté sur l’acceptation présumée de paiements illégaux par l’héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt, qui a contribué à sa campagne présidentielle de 2007. Dans ce processus il était également accusé de profiter de la faiblesse mentale de l’octogénaire.
Deux ans après l’acquittement, un tribunal de Bordeaux a également déclaré Eric Woerth, ancien ministre du Budget et trésorier du parti UMP, et également mis en cause, non coupable, invoquant un manque de preuves malgré « de fortes soupçons » que les paiements avaient été effectués.
Contribution présumée de Kadhafi
Saif al-Islam, le fils du défunt dictateur libanais Mouammar Kadhafi, a été le premier à rendre les accusations publiques en 2011, déclarant que Sarkozy – alors président de la France – devrait «rendre l’argent qu’il a pris à la Libye pour financer sa campagne électorale. « .
Les plaintes expliquent l’acceptation présumée par Sarkozy de valises pleines de millions d’euros en espèces pour la campagne électorale du politicien en 2007. Un an plus tard, le site d’enquête Mediapart a publié un document alléguant que le dictateur avait accepté de soutenir Sarkozy avec jusqu’à 50 millions d’euros. L’ancien président a nié les accusations, déclarant dans une interview en 2018 que: « Il n’y a même pas la moindre trace de preuve ».
« L’affaire Bygmalion »
Fin mars, Sarkozy devra à nouveau comparaître devant le tribunal sur des accusations de financement illégal de sa campagne de réélection présidentielle de 2012, qui a abouti à la victoire de son rival socialiste, François Hollande.
L’acte d’accusation garantit que le parti conservateur de l’ancien chef de l’Etat, anciennement connu sous le nom d’Union pour un mouvement populaire (UMP), a caché, avec la société de relations publiques Bygmalion, 20 millions d’euros des coûts de sa campagne. L’ancien président a nié les allégations.
Conseil russe
Le 15 janvier de cette année, le parquet financier français a ouvert une enquête antérieure sur le trafic d’influence et les activités présumées de lobbying criminel en faveur des oligarques russes alors que Sarkozy était conseiller d’une société d’assurance dans ce pays.
Le site Mediapart a affirmé que l’enquête portait sur un paiement effectué par une compagnie d’assurance russe, Reso-Garantia, pour trois millions d’euros en 2019, alors que Sarkozy travaillait en tant que conseiller. L’enquête vérifie si l’ancien président a agi uniquement en tant que consultant, ce qui serait tout à fait légal, « ou s’il s’est engagé dans des activités de lobbying potentiellement criminelles au nom des oligarques russes ».