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Classés comme boutiques «non indispensables», les coiffeurs ont dû refermer leurs portes lors du second lock-out. Face à la crise du secteur, de nombreux professionnels ont décidé d'envahir les réseaux sociaux avec des photos sur lesquelles ils apparaissent nus, ils dénoncent avoir été ainsi au milieu des restrictions.

"Chers clients. Il n'est pas étonnant que nous annonçons la fermeture des salons FD Coiffure jusqu'à nouvel ordre. Veuillez respecter le verrouillage afin que nous puissions revenir le plus rapidement possible."

Ce message a été publié il y a deux semaines sur le compte Instagram d'un des locaux de la chaîne française de coiffeurs FD. Le secteur, l'un des plus touchés économiquement par la première vague de pandémie en France, fermait à nouveau à la suite de la deuxième épidémie.

Sur une autre photo, l'entreprise montre une image en noir et blanc d'un de ses employés nu, la tête baissée, assise sur le sol, dos au rideau baissé dans la pièce où elle travaillait.

Les travailleurs du salon FD ont également utilisé leurs réseaux sociaux pour dénoncer leur situation critique.
Les travailleurs du salon FD ont également utilisé leurs réseaux sociaux pour dénoncer leur situation critique. © fd_coiffure_49

Des photographies comme celles-ci ont inondé les réseaux sociaux français ces derniers jours accompagnées du hashtag #moncoiffeurapoil (ma coiffeuse nue) et de phrases telles que "si le gouvernement veut me laisser nue, je ferais mieux de le faire moi-même" ou "si l'Etat ne cède pas leurs positions, nous serons tous nus. "

Ainsi, les salons de coiffure français élèvent la voix pour revendiquer leur situation dans ce second confinement, qui a débuté le 30 octobre. Le gouvernement les a qualifiées d'entreprises «non essentielles» et les a donc forcées à fermer à nouveau leurs portes.

Le jardin de la torture publie sur le réseau Facebook les photos qu'il a reçues dans le cadre de sa campagne #moncoiffeurapoil
Le jardin de la torture publie sur le réseau Facebook les photos qu'il a reçues dans le cadre de sa campagne #moncoiffeurapoil © Le jardin de torture

Les salons affirment être le deuxième secteur du travail manuel français qui, selon le Syndicat national des entreprises de coiffure, compte plus de 184 000 travailleurs actifs et 85 000 établissements.

Le mécontentement est partagé avec les commerces de détail que ce deuxième verrouillage a également dû baisser leurs stores, une restriction qui n'a pas été appliquée aux centres commerciaux.

Pour encore plus de mécontentement, le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce jeudi que les conditions de ce deuxième confinement restent intactes jusqu'au 1er décembre prochain. Ce qui va dans le sens inverse des aspirations des petits détaillants et des instituts de beauté.

"Il ne nous a pas fallu longtemps pour finir nus"

Le mouvement a été lancé par Jean Charles Gérard, 43 ans, qui a été présenté sur la page Facebook du salon The Torture Garden. Gérard apparaît assis, nu, dans les fauteuils de son salon avec un sèche-cheveux pointé sur sa mâchoire comme s'il s'agissait d'un revolver.

Gérard explique que pour lui «il est difficile d'être classé comme non essentiel. (…) Notre secteur, c'est 85 192 salons, 200 000 salariés déclarés et 6 000 millions d'euros (environ 7 084 millions de dollars) de chiffre d'affaires. Nous sommes la deuxième activité la plus importante au monde. le travail manuel en France, qui est le principal employeur du pays, si l'on ajoute à cela le travail non déclaré dans notre profession, il ne nous a pas fallu grand-chose pour les finir tous nus!

Sa photo a été publiée le 4 novembre et a été partagée 4 500 fois. Le styliste, qui prévoit une deuxième publication, dit qu'il ne cherche pas à «devenir viral», mais plutôt que son objectif est de s'impliquer davantage dans la profession.

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