Le responsable de l’opération de sécurité dans le match décisif du tournoi continental s’est présenté au Sénat français et a assumé les manquements qui « ont porté atteinte à l’image » du pays. En outre, il a évoqué les chiffres controversés des fans sans billets et a nié la certitude qu’ils étaient environ 40 000 ; tandis qu’il exhortait les publics anglais et espagnols venus à Paris à porter plainte s’ils étaient agressés.

Ce jeudi 9 juin, le préfet de Police qui était en charge de la sécurité lors de l’opération ratée de la finale de la Ligue des champions, Didier Lallement, a déclaré devant la commission sénatoriale dans le cadre de l’enquête qui vise à déceler quels étaient les problèmes qui conduit au « fiasco » à Paris.

Lors de sa comparution, l’officier a décrit le système de sécurité comme « un échec » car il s’est soldé par des attaques au gaz lacrymogène contre les supporters « alors que l’objectif était de les protéger », et a assumé la responsabilité de toutes les décisions.

De plus, Lallement a déploré ces erreurs qui « ont porté atteinte à l’image de la France » et s’est interrogé sur la capacité du pays français à accueillir les prochains Jeux olympiques qui se tiendront en 2024.

Cependant, il a souligné que les mesures prises « permettaient de jouer le jeu et de protéger l’intégrité physique du public ».


L’une des erreurs les plus graves dont il a pris la responsabilité a été la décision de lever le filtre de police aux abords du stade, ce qui a conduit de nombreuses personnes sans billet à accéder au Stade de France.

Comme l’a détaillé Lallement, la justification était que le public était « massif » et que le système de détection des faux billets, qui consistait en un stylo à encre chimique, ne fonctionnait pas.

Le préfet de police présente ses excuses et exhorte les supporters à porter plainte

Après avoir souligné qu’il était possible d’éviter des blessures ou des morts, il a présenté ses « sincères excuses » aux supporters espagnols et anglais qui ont été lésés par les gaz lacrymogènes, bien qu’il ait justifié que c’était le seul moyen de contrôler la situation.

Le préfet a également exhorté toutes les personnes concernées à porter plainte, tant celles qui ont été escroquées avec de faux billets que celles qui ont été victimes de pickpockets. Ils peuvent être effectués sur le site de l’ambassade de France au Royaume-Uni.

En revanche, il a évoqué les chiffres des spectateurs sans billets légaux, contestés par l’opposition française et par les responsables anglais.

A ce sujet, il a affirmé que les 30 000 ou 40 000 personnes – un chiffre qu’il a officiellement donné au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin -, ne pouvaient pas être si nombreuses et qu’il n’existe aucune preuve scientifique à l’appui de ce chiffre.

« C’est moi qui ai donné ce chiffre au ministre et je le maintiens entièrement. D’un point de vue opérationnel, ça ne change pas s’ils étaient autour de 40 000, 30 000 ou 20 000 », a-t-il souligné.

Avec EFE et Reuters

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