Le gouvernement malien a annoncé la rupture de tous les accords de défense avec la France, invoquant des violations de sa souveraineté par les troupes françaises et une « profonde détérioration de la coopération militaire depuis un certain temps », au milieu des tensions bilatérales des derniers mois.

Le porte-parole des autorités militaires de transition, Abdoulaye Maiga, a accusé dans un communiqué « l’attitude unilatérale » de Paris, qui « a décidé entre le 3 et le 7 juin 2021, sans concertation préalable avec le Mali, de suspendre les opérations conjointes avec l’armée malienne ». Forces armées et mettre un terme à l’opération « Barkhane ».

« Par ailleurs, le 17 février 2022, la France a annoncé, là encore sans concertation avec la partie malienne, le retrait des forces ‘Barkhane’ et de la Force Takuba », a-t-il dit, tout en pointant « de multiples violations de l’espace aérien malien par des aéronefs militaires français ». avions, malgré la zone d’exclusion aérienne temporaire ».

Maïga a également critiqué la « manœuvre de retardement » de la France lorsqu’elle a demandé une réunion d’experts pour relire le traité de défense, au lieu d’envoyer ses amendements, après que le Mali l’a fait en décembre 2021″, avant d’accuser des « manquements graves » et des « atteintes flagrantes à la souveraineté nationale ». .

A ce titre, elle a « dénoncé » le traité de coopération de défense du 16 juillet 2014 et les accords de mars 2013 sur l’état du déploiement des forces françaises –qui affectent l’opération « Barkhane »– et de mars 2020 sur le déploiement des « forces non françaises » dans la Force Takuba.

« Le gouvernement du Mali réaffirme à ses partenaires sa volonté de coopérer avec tous les États du monde, dans le respect mutuel », a déclaré Maïga, qui quelques jours auparavant avait accusé Paris d' »espionnage » après que Paris ait affirmé avoir enregistré avec un drone des membres présumés de la société privée russe Grupo Wagner manipulant des corps pour incriminer plus tard les troupes françaises.

Le ministère malien de la Défense a déclaré après la publication à la mi-avril des images présumées du charnier de Gossi que « la responsabilité de cet acte ne peut être imputée à l’armée malienne » et a annoncé l’ouverture d’une enquête pour clarifier ce qui s’est passé.

Les gouvernements de la France et du reste des pays européens qui participent et collaborent à l’opération « Barkhane » et à la Force Takuba, en plus du Canada, ont annoncé en février le retrait de leurs forces du Mali, où elles étaient déployées pour aider Bamako en la lutte contre le djihadisme.

Les tensions sont montées ces derniers mois en raison de l’annonce par la junte militaire de prolonger le processus de transition entre quatre et cinq ans et de reporter les élections prévues en février, sur fond d’échanges d’accusations entre Paris et Bamako sur la lutte antiterroriste. efforts et le déploiement des mercenaires du groupe Wagner.

Le groupe Wagner a envoyé des mercenaires dans plusieurs pays africains ces dernières années, dont la Libye et la République centrafricaine (RCA), ce qui a suscité des soupçons quant à l’implication de Moscou dans divers conflits sur le continent.

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