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Le président français Emmanuel Macron a prononcé un discours émouvant de l'Université de la Sorbonne dans lequel il a souligné les valeurs républicaines de liberté d'expression et d'égalité. Le président français a défendu l'enseignement séculier dans les écoles françaises et a rendu hommage à la figure du professeur Samuel Paty, assassiné le 16 octobre.

L'Université de la Sorbonne a été le lieu d'hommage du professeur Samuel Paty, assassiné vendredi dernier par un jeune homme appartenant à une branche islamiste radicale après que le professeur ait montré des caricatures du prophète Mahomet dans ses cours. La France a renvoyé ce professeur avec les honneurs d'un symbole de liberté d'expression et a plaidé pour les valeurs républicaines contre le fondamentalisme et l'extrémisme.

Le président français Emmanuel Macron a assuré ce 21 octobre lors de l'hommage national au professeur décapité que la France "ne renoncera pas aux caricatures" et poursuivra "le combat pour la liberté" qu'incarnait Samuel Paty. L'hommage, d'un caractère profondément sobre et respectueux, a réuni des personnalités de toutes sortes de la politique française, des membres de la famille et des collègues de l'enseignant.

Samuel Paty était professeur dans un lycée de la banlieue parisienne et celui chargé de diriger la classe sur la liberté d'expression, où il montrait des caricatures de Mahomet. L'administration française a salué son travail et Macron lui a consacré plusieurs minutes de son discours.

Emmanuel Macron: "Vendredi, Samuel Paty est devenu le visage de la République"

Son meurtrier était un homme de 18 ans d'origine tchétchène, bien que né à Moscou, qui a tenté de localiser l'enseignant dans l'après-midi de vendredi dernier pour le tuer avec un couteau. Paty avait joué dans une vive controverse entre plusieurs parents d'élèves indignés par la classe qu'il avait enseignée avec les dessins animés.

"Nous défendrons la laïcité. Et la liberté que vous avez si bien enseignée. Nous ne renoncerons pas aux dessins animés ou aux illustrations", a déclaré Macron lors d'une cérémonie tenue dans la cour d'honneur de l'université parisienne "lieu de l'humanisme" et du "savoir universel".

Le cercueil était porté sur les épaules de la Garde nationale républicaine, tandis qu'à la demande de la famille retentissait la chanson «One» de U2, et il était également tiré avec La Marsellesa, l'hymne national chanté par les citoyens réunis aux portes de cette institution.

Sur le coffre se trouvait la Légion d'honneur, la plus haute décoration de France décernée à titre posthume au maître.

Macron s'est prononcé durement contre l'extrémisme islamique, qui depuis 2015 a organisé une série d'attaques en France et a frappé à plusieurs reprises les piliers de la liberté d'expression. "Il a été assassiné précisément parce qu'il incarnait la République", a déclaré Macron visiblement ému. "Ils l'ont tué parce que les islamistes veulent notre avenir. Ils savent qu'avec des héros silencieux comme lui, ils ne l'auront jamais."

France 24 a pu s'entretenir avec Diana Jallón, une journaliste basée à Paris, qui a souligné que «le public français exigera à nouveau des mesures pour arrêter cette vague d'attentats, mais il est aussi de la responsabilité du public de comprendre que toute la population musulmane du pays n'est pas coupable de cette. Les Français ne doivent pas sombrer dans la radicalisation du côté opposé à ces fondamentalistes islamiques ».

Les réseaux sociaux comme déclencheur du meurtre de Samuel Paty

Le procureur antiterroriste de France a souligné mercredi qu'il existe une relation "directe" entre la série de critiques sur les réseaux sociaux envoyées par le père d'un étudiant et le meurtre de Paty pour avoir montré des caricatures de Mahomet.

Parmi les sept personnes qui ont été déférées au tribunal d'instruction, il y a deux étudiants âgés de 14 et 15 ans qui ont indiqué à l'auteur, en échange d'argent, qui était l'enseignant, a rapporté le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard.

L'identification de la victime, 47 ans, "n'a été possible que grâce à l'intervention des étudiants, deux mineurs", a souligné Ricard, et a précisé que l'agresseur leur offrait entre 300 et 350 euros.

La jeunesse de l'auteur du meurtre ainsi que de certains de ses complices a eu un impact sur plusieurs. L'analyste sécurité, Julián Mateos, a déclaré à France 24 qu '«ce sont des jeunes qui se radicalisent dans leurs chambres avec un simple accès à Internet. Cela implique un problème de manque d'intégration ou d'abandon social qui fait que ces jeunes qui ne sont pas français ne le sont pas. se sentir identifié à son pays et l'attaquer. "

Pour Mateos, la solution à ce problème est «complexe», mais passe «par une éducation qui essaie de couper cette radicalisation en tête avant qu'elle ne se produise».

Les enquêteurs ont découvert des conversations sur WhatsApp entre Brahim C., l'un des parents qui a dénoncé la classe de Paty, et le meurtrier, quelques jours avant l'attaque contre l'enseignant à proximité de son école de la commune de Conflans-Sainte-Honorine.

Avec Reuters et EFE

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