Le gouvernement français a suspendu l’activité parlementaire et forcé l’approbation d’un premier paquet budgétaire pour résoudre la paralysie actuelle, au prix de la soumission à une motion de censure qui sera un test décisif pour un exécutif qui n’a pas la majorité absolue au sein du National Assemblée.

« Il faut doter notre pays d’un budget », s’est défendue la Première ministre, Elisabeth Borne, qui a accusé l’opposition de « bloquer » les procédures. Le Gouvernement a donc autorisé le recours à l’article 49.3 de la Constitution, réservé aux circonstances exceptionnelles.

Cette voie ouvre une période de 24 heures au cours de laquelle les groupes parlementaires peuvent faire un pas en avant avec une motion de censure. Le groupe de gauche et l’extrême droite ne s’attendaient pas à avoir annoncé leurs initiatives respectives, même si pour qu’une motion prospére et, donc, que le gouvernement tombe, il faut qu’il obtienne la majorité absolue.

La porte-parole de France Insumisa, Mathilde Panot, a dénoncé dans des déclarations aux médias que « le macronisme devient de l’autoritarisme » en raison de son incapacité à obtenir suffisamment de voix pour approuver une partie des comptes de 2023, rapporte Franceinfo.

De son côté, la cheffe de file de l’Association nationale, Marine Le Pen, a accusé sur Twitter le gouvernement de « trahir la volonté populaire » en n’acceptant que des amendements avec lesquels il est d’accord.

Le pouls parlementaire arrive au milieu d’une vague de mobilisations sociales contre le président, Emmanuel Macron, et son administration, principalement en raison des grèves dans les raffineries et des protestations qui exigent, entre autres actions, des augmentations de salaire qui compensent l’augmentation de les prix de cette dernière année.

Avec Macron à l’Elysée, le Gouvernement recourait déjà au 49.3 de la Constitution début 2020, pour mener à bien une réforme controversée des retraites qui, finalement, a été suspendue lors de la pandémie de COVID-19. S’il relève le défi actuel, le plan budgétaire ira directement au Sénat.

A lire également