Le Sénat français a rejeté mercredi le premier des trois projets de loi, dont le vote est prévu dans les prochains mois, qui visent à renforcer le droit à l’avortement et à la contraception dans la Constitution française.

Avec 172 voix contre et 139 pour, la Chambre haute s’est opposée à cette première initiative, signée par 118 sénateurs de sept des huit groupes politiques, à l’exception des Républicains, majoritaires, selon le journal ‘Libération’.

La mesure, promue par l’écologiste Mélanie Vogel, vise à compléter le droit à l’avortement dans la Constitution, en ajoutant une disposition constitutionnelle qui garantit que « nul ne peut violer le droit à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception ».

Le droit à l’avortement est actuellement inscrit dans le code de la santé publique et prévoit qu' »une femme enceinte qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut demander à un médecin ou à une sage-femme de l’interrompre ».

De même, ledit article 2212-1 prévoit que « toute personne doit être informée des méthodes d’avortement et a le droit d’en choisir librement une ». « Cette information relève de la responsabilité de tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences et dans le respect des normes professionnelles qui lui sont applicables. »

« L’idée est d’empêcher le législateur de mettre des obstacles, notamment économiques, à l’avortement, et de maintenir le caractère inconditionnel de l’avortement, qui ne requiert que la volonté de la femme », a-t-il défendu, selon le journal ‘Le Monde’. .

Avec ce vote, le Sénat a lancé le premier des trois débats parlementaires prévus sur la constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse. Une autre des propositions, dont le vote est prévu en novembre aux mains de Renaissance, envisage une modification d’une seule phrase : « Nul ne peut être privé du droit à l’avortement.

Une troisième proposition similaire à celle promue par l’écologiste Vogel, d’Europa Ecología Los Verdes, sera également débattue le 24 novembre, signée par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

L’Assemblée nationale de France a approuvé en février dernier, par 135 voix pour et 47 contre, une prolongation de deux semaines du délai légal pour avorter, qui passera ainsi de douze à quatorze semaines de gestation.

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