Le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a exprimé ce dimanche son souhait que le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative du pays, admette l’arrêté d’expulsion contre l’imam Hasán Iquioussen, accusé par les autorités de diffuser des propos antisémites et misogynes. .

Au début du mois, le tribunal administratif de Paris a suspendu l’expulsion de l’imam vers le Maroc pour « incitation à la violence, à la haine et à la discrimination », dans une affaire qui met en lumière la tension entre la nouvelle politique du gouvernement français qui renforce l’encadrement des communautés islamiques du pays .

Le tribunal a indiqué que l’expulsion de l’imam, qui entretient des liens présumés avec les Frères musulmans, l’une des plus grandes organisations islamiques au monde, signifierait une « ingérence disproportionnée » dans sa « vie privée et familiale », selon une décision recueillie par ‘Le Monde’, qui réfute une décision adoptée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, approuvée même par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et que le Maroc avait acceptée en principe.

Véran a déclaré qu’une décision du Conseil d’Etat contre l’expulsion de l’imam « serait un très mauvais signe », car il faut être « absolument intransigeant avec les radicaux », a-t-il fait savoir dans des propos recueillis par BFMTV. Le Conseil d’Etat doit rendre sa décision en début de semaine prochaine.

« Sans l’intention de juger et de commenter, encore moins à l’avance, une décision de justice, il me semble que les Français ne comprendraient pas qu’un imam qui tient des propos pareils, et qui hait tant la République, conserve sa place dans ce pays », a-t-il déclaré.

L’imam est l’une des figures religieuses les plus suivies de la communauté musulmane de France, avec plus de 170 000 abonnés sur sa chaîne YouTube et près de 43 000 sur Facebook.

En 2020, le président de la France, Emmanuel Macron, a annoncé un nouveau plan contre le « séparatisme islamique » dans le pays, dont il a revendiqué la responsabilité directe, et pour lequel il a introduit une prolongation de l’interdiction du port du foulard, le resserrement des contrôles sur les associations musulmanes et des changements dans le système scolaire et la formation islamique.

Macron, entre autres mesures supplémentaires, a également proposé une nouvelle politique de formation des imams musulmans en France jusqu’en 2024, avec une certification incluse par le Conseil français du culte musulman.

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