MADRID, 11 avr. (PRESSE EUROPÉENNE) –
Le gouvernement des Comores, pays indépendant d’un archipel d’Afrique du Sud-Est, a demandé au gouvernement français d’arrêter un plan d’expulsion de personnes en situation irrégulière de Mayotte, une île de l’archipel sous contrôle français.
Par un communiqué, le gouvernement des Comores a rejeté ce plan français qui propose « la destruction des bidonvilles, suivie de la déportation de tous ses occupants, sans papiers, vers l’île d’Anjouan », une île autonome gouvernée par les Comores.
« Cette opération (…) va à l’encontre du respect des droits de l’Homme et risque de porter atteinte aux bonnes relations qui unissent les deux pays », lit-on dans le communiqué.
Ils ont également souligné le rejet par la société civile, tant française que comorienne, d’une opération à laquelle ils s’opposent « non seulement en raison des conditions de sa préparation, mais aussi en raison des conséquences qu’elle laissera et du précédent qu’elle créera ».
La majorité de ces migrants seraient des ressortissants comoriens, et son gouvernement demande « de privilégier le dialogue et la concertation », non seulement avec eux, mais aussi « avec les autres pays dont les concitoyens se trouveraient illégalement à Mayotte, afin de retrouver les réponses nécessaires aux mesures humanitaires de relogement et de formation, mais aussi de régularisation, pour ceux dont le statut l’exige ».
L’opération, baptisée « Wuambushu », doit commencer le 20 avril, à la fin du ramadan sur l’île à majorité musulmane.
Lors d’un référendum en décembre 1974, la plupart des îles de la colonie française d’alors se sont prononcées pour l’indépendance, créant ainsi la nation des Comores, composée de trois îles principales. Ce n’était pas le cas sur l’île de Mayotte, qui est la seule de l’archipel à avoir voté pour rester sous la domination française et qui est depuis l’un des territoires d’outre-mer de la nation européenne.
Même ainsi, le gouvernement des Comores considère l’île comme faisant partie de son territoire et dans sa déclaration mentionne que « le droit international et le droit comorien font de Mayotte une partie du territoire national de l’Union des Comores ».
Ainsi, le président de l’Assemblée des Comores, Moustadroine Abdu, a déclaré ce lundi que « tous les ressortissants des autres îles (de l’archipel des Comores) qui s’y trouvent sont légitimement chez eux, leur statut n’est pas le même que celui de tout autre résident d’un autre pays », selon le journal local ‘Al Watwan’.