Les responsables de ce dictionnaire de référence n’ont pas réussi à sélectionner de mot de l’année pour 2020. Ils ont choisi à la place un ensemble de termes. Parmi eux, “Covid”, “WFH” (pour “work from home”, “télétravail”) ou encore “BLM” (qui désigne le mouvement Black Lives Matter, “Les vies noires comptent”).
C’est un rituel qui revient tous les ans au Royaume-Uni, un peu comme les prix littéraires en France : chaque automne, les grands dictionnaires de langue anglaise sélectionnent leur mot de l’année. Après le Collins au début de novembre (qui a choisi “lockdown” – “confinement” – comme lauréat), c’était au tour du dictionnaire de référence Oxford de faire part de son verdict ce lundi 23 novembre.
À année exceptionnelle, mesure exceptionnelle, constate le site de la BBC : prenant acte du nombre particulièrement élevé d’“événements catastrophiques” intervenus en 2020, les responsables de l’Oxford English Dictionary (OED) ont décidé de ne pas annoncer un mot de l’année mais un ensemble de “mots d’une année sans précédent”.
Ainsi que le constate la BBC, la liste se compose d’un mélange de néologismes et de mots plus anciens, que les récentes crises ont mis au centre de l’actualité.
Dans la première catégorie, on trouve bien entendu le mot “Covid-19”, qui désigne la maladie due au nouveau coronavirus, mais aussi le terme moins usité d’“anthropause” (que l’on peut traduire tel quel en français), qui fait référence au “ralentissement planétaire des voyages [et des transports] et autres activités humaines, avec notamment pour conséquence favorable une diminution de la pollution lumineuse et sonore”.
Le terme “superpropagateur” a aussi été très employé
Dans le registre de la pandémie, les mots “lockdown” (“confinement”), “furlough” (“congé”, qui désigne la situation des salariés mis au chômage partiel ou technique pour cause de confinement), ou encore l’acronyme “WFH” (pour “work from home”, soit en français “télétravail”) ont été parmi les plus employés selon les bases de données analysées par l’OED.
Le mot “superspreader” (“superpropagateur”), qui date selon la BBC “des années 1970” et désigne des individus à l’origine d’un nombre particulièrement important de contaminations, a lui aussi connu un pic “en octobre, quand des cas positifs au coronavirus se sont déclarés à la Maison-Blanche”. Les médias ont alors utilisé la locution “superspreader events” (“événements superpropagateurs”) à propos de certains meetings de campagne de Donald Trump).
Autre événement marquant de l’année : la mort de George Floyd aux États-Unis, et les manifestations contre le racisme et les violences policières qui en ont découlé, qui ont entraîné un net regain du nom Black Lives Matter (“Les vies noires comptent”) et de son sigle, BLM, qui désignent une partie du mouvement antiraciste.
Interrogé par la BBC, Casper Grathwohl, qui dirige les dictionnaires d’Oxford, résume l’année par cette formule :
C’est une situation sans précédent, un peu paradoxale : l’année 2020 a eu beau nous laisser sans voix, elle a été particulièrement fertile en nouveaux mots.”