En 2018, la légalisation du cannabis récréatif au Canada faisait espérer une croissance du marché intérieur. Mais elle n’a pas duré. Les producteurs locaux cherchent d’autres débouchés.
La légalisation de la consommation du cannabis à des fins récréatives au Canada, en octobre 2018, a eu comme effet d’augmenter la consommation à usage médical, autorisée depuis le début des années 2000, notait Radio-Canada : deux mois après la légalisation, les inscriptions auprès d’un fournisseur médical avaient progressé de 5 %, de 342 103 patients à 359 292.
Depuis deux ans, cependant, le marché (329 038 inscrits en mars 2020) plafonne autour de 470 millions de dollars canadiens (305,8 millions d’euros). Le portail de données Statista anticipe même un déclin des ventes à compter de l’an prochain.
“Mari” sur ordonnance
Le site Marijuana Business Daily avance deux explications à cette situation : le droit des patients de cultiver leur marijuana à des fins thérapeutiques ainsi que la taxe prélevée par le gouvernement sur l’usage médical brideraient le marché. Même si une ordonnance permet d’acheter du cannabis d’un producteur autorisé sous diverses formes (séché, en huile ou en feuilles), “la mari”, comme on l’appelle au Québec, n’est toujours pas un produit thérapeutique approuvé par les autorités sanitaires.
Pas étonnant donc que les vingt et un producteurs recensés au Canada cherchent des débouchés ailleurs. Motley Fool rapporte que deux d’entre eux, Tilray et Aurora Cannabis, ont été choisis par l’Agence nationale de sécurité du médicament en France “pour participer à un nouveau programme expérimental” en tant que fournisseurs. Le projet doit démarrer le 31 mars.
De son côté, Hexo “tente une percée au Proche-Orient”, rapporte Le Journal de Québec. En juillet, ce producteur d’Ottawa a signé un accord avec Breath of Life International pour distribuer ses produits dans des centaines de pharmacies israéliennes. Une manière d’“étendre notre empreinte internationale et de trouver de nouveaux marchés”, affirme son PDG, Sébastien St-Louis.
En Colombie-Britannique, United Greeneries s’est associé en février 2020 avec la ferme israélienne de cannabis thérapeutique Isracann pour exporter sa production vers l’État hébreu. Selon Isracann, “le marché israélien du cannabis médical continue de croître à un rythme rapide. Avec plus de 80 000 patients, les producteurs nationaux ont du mal à satisfaire la demande.”