Alors que le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé le blocage de la certification du gazoduc russo-allemand Nord Stream 2, le Royaume-Uni a imposé des sanctions aux banques et aux millionnaires liés au gouvernement russe au milieu de l’escalade des tensions après que Poutine a reconnu les territoires d’indépendance du Donbass.

Les réactions commencent. Après que le président russe Vladimir Poutine a décidé de reconnaître les territoires séparatistes pro-russes de l’Ukraine, l’Europe et l’Occident ont commencé à réagir avec les sanctions qu’ils avaient promises en cas d’agression contre l’Ukraine.

« Il ne peut y avoir de certification », a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz à propos du controversé gazoduc Nord Stream 2, ajoutant que « la situation a changé » après la reconnaissance des régions ukrainiennes par la Russie.

Lors d’une conférence de presse à Berlin, Scholz a promis que son gouvernement et ceux de ses partenaires de l’Union européenne annonceraient mardi « de manière coordonnée » les sanctions qu’ils imposeraient à la Russie, arguant d’une « rupture » par la Russie de l’international accords signés par Moscou au cours des dernières décennies.

Actuellement, un quart de l’approvisionnement énergétique de l’Allemagne repose sur la consommation de gaz, dont seulement la moitié provient de Russie. Le dirigeant allemand a admis que la décision d’empêcher l’entrée en service de Nord Stream 2 aura des conséquences sur l’approvisionnement du pays.

Nord Stream est un système de transport de gaz de la Russie vers l’Allemagne et d’autres pays européens via la mer Baltique. Le système se compose de deux gazoducs : Nord Stream I, en service depuis 2011, et Nord Stream II, qui a été achevé l’an dernier mais dont la licence d’exploitation avait été suspendue depuis novembre dernier.


La Russie est le plus grand fournisseur de gaz de l'Europe, un tiers de ce gaz transite par des gazoducs qui traversent l'Europe.
La Russie est le plus grand fournisseur de gaz de l’Europe, un tiers de ce gaz transite par des gazoducs qui traversent l’Europe. ©France 24

Le Nord Stream I appartient à un consortium dont l’actionnaire majoritaire est Gazprom, une entreprise publique russe, tandis que le reste est réparti entre Winterhall Dea, E-on, Gasunie et Engie. Nord II est détenu à 100% par Gazprom.

La banque russe, dans le collimateur de l’Union européenne

La Grande-Bretagne a annoncé un premier ensemble de sanctions contre Moscou après que la chambre basse du Parlement russe a ratifié les traités de reconnaissance de deux républiques autoproclamées dans l’est de l’Ukraine.

Ces mesures font suite à des semaines d’avertissements des États-Unis et de leurs partenaires selon lesquels le président Vladimir Poutine envisageait d’envahir l’Ukraine, ce que la Russie a démenti.

Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni, a assuré que son pays imposerait des sanctions à cinq banques russes et trois millionnaires liés au gouvernement russe. Les sanctions toucheraient Rossiya Bank, IS Bank, General Bank, Promsvyazbank et Black Sea Bank.

Alors que les hommes d’affaires Gennady Timchenko, Boris Rotenberg et Igor Rotenberg verront leurs avoirs gelés et seront interdits de voyager au Royaume-Uni. Tous trois avaient déjà reçu des sanctions des États-Unis.

Johnson a accusé Poutine de « créer le prétexte d’une offensive à grande échelle » contre l’Ukraine et que si cela se produit, « de nouvelles sanctions sévères » seront imposées.

« C’est la première tranche, la première vague de ce que nous sommes prêts à faire et nous avons plus de sanctions prêtes à être déployées », a réagi le Premier ministre aux législateurs britanniques.

Avec EFE et AP

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