La Nouvelle-Calédonie envoie un indépendantiste à l'Assemblée nationale pour la première fois depuis 1986

Emmanuel Tjibaou, l'un des fils du leader kanak Jean-Marie Tjibaou assassiné en 1989, est devenu ce dimanche le premier député séparatiste élu depuis 1986 pour la Nouvelle-Calédonie, territoire d'outre-mer touché ces derniers mois par des troubles contre les autorités françaises.

Tjibaou, qui doit faire partie des députés soutenus par le Nouveau Front populaire, a obtenu 57,44 pour cent des voix dans la deuxième circonscription face à son rival Alcide Ponga, soutenu par l'Agrupation nationale et ses alliés. La participation dans l'archipel a atteint 71,35 pour cent.

Le futur député de la nouvelle législature française, dont le frère a été placé en détention provisoire en juin pour son rôle présumé dans les émeutes, n'a aucune expérience politique et n'a pas été officiellement soutenu par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) indépendantiste. , bien qu'il ait reçu le soutien de ses membres.

Pourtant, dans la première circonscription de Nouvelle-Calédonie, le député Nicolas Metzdorf, défenseur du projet constitutionnel qui a déclenché la violence dans l'archipel, a été réélu. En revanche, dans le reste des territoires d'outre-mer – Guyane, Martinique et Guadeloupe – les ambitions du Rassemblement national ont été déçues, après la victoire des candidats de gauche.

Des émeutes ont éclaté en Nouvelle-Calédonie contre l'octroi du droit de vote aux citoyens français aux élections locales. On dénombre actuellement près d’une douzaine de morts dans le contexte de la vague d’affrontements depuis le 13 mai dernier.

Le conflit a ensuite éclaté après le débat au Parlement français sur une réforme électorale accordant le droit de vote aux citoyens français de Nouvelle-Calédonie résidant sur le territoire depuis au moins dix ans. Cette mesure, approuvée par le Parlement français, a dû être pour l'instant paralysée par le président Emmanuel Macron, en raison de l'aggravation de la crise.

Les Kanaks, et notamment l'alliance indépendantiste du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), ont dénoncé cette proposition comme un coup porté à leurs aspirations à un moment particulièrement critique des relations avec la France, après que l'alliance a boycotté le dernier référendum d'indépendance de 2021. , qui a abouti à la victoire des syndicalistes.

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