MADRID, 4 juin (EUROPA PRESS) –
Le ministère français de la Défense a annoncé ce jeudi la suspension, à titre de “mesure conservatoire et temporaire”, des opérations militaires conjointes avec l’armée malienne et des “missions nationales de conseil à son profit”, décisions qui “seront réévaluées” dans les prochaines jours et qui sont effectués après le nouveau coup d’État dans le pays africain.
L’opération dite « Barkhane », par laquelle la France compte plus de 5 000 soldats déployés pour soutenir les forces locales dans la lutte contre les groupes armés djihadistes au Sahel, est ainsi paralysée.
La France a ainsi décidé de lancer un avertissement après le nouveau coup d’Etat militaire mené par l’ancien chef de la junte et nouveau président, le colonel Assimi Goita, rapporte ‘Le Fígaro’.
Concrètement, le ministère de la Défense a indiqué que la suspension sera étudiée dans les prochains jours « sur la base des réponses des autorités maliennes », en référence aux « lignes rouges et exigences » fixées par l’Union africaine (UA) et le Conseil économique Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) – qui a suspendu le Mali – pour “clarifier le cadre de la transition politique” dans le pays.
“C’est aux autorités maliennes de réagir rapidement”, a précisé le ministère, qui a opté pour ces mesures “dans l’attente de ces garanties”.
Dans une interview au ‘Journal du dimanche’ le 30 mai, le président français Emmanuel Macron avait avancé qu’il ne resterait pas “à côté d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique” et avait prévenu qu’il se retirerait s’il voyait des tendances vers ” islamisme radical”.
Auparavant, la France avait prévenu qu’elle prendrait des “sanctions sélectives” contre les responsables du coup d’Etat si le “cours normal” de la transition n’était pas repris, rappelle Le Monde.
LE NOUVEAU COUP D’ÉTAT
La Cour constitutionnelle du Mali a ratifié vendredi Assimi Goita comme nouveau président de transition, quelques jours après que le président et le Premier ministre, Bah Ndaw et Moctar Ouane, respectivement, ont démissionné sous la pression et après avoir été détenus par l’armée.
Le déclencheur de la nouvelle crise a été la récente démission de Ouane au milieu de nouvelles manifestations de l’opposition, après quoi Ndaw l’a reconduit à ce poste. Ainsi, le 24 mai, il a révélé la composition du nouveau gouvernement, avec des militaires dans les principaux portefeuilles mais sans personnalités importantes au conseil d’administration au sein de l’exécutif.
Après son arrestation, Goita a procédé à sa destitution un jour plus tard arguant que l’annonce du nouvel exécutif suppose « une volonté manifeste du président de transition et du premier ministre d’aller vers une violation de la feuille de transition, contrairement au serment qu’ils ont fait lors de leur Investiture du 25 septembre 2020″.