L'armée française a cédé la base militaire d'Abéché à ses homologues tchadiens dans le cadre du processus de retrait militaire français de ce pays africain, qui culminera le 31 janvier, après la rupture de l'accord de sécurité mutuelle le 28 novembre de l'année dernière.
La décision de N'Djamena, allié clé de la France dans la région et pays qui abrite la plus grande base militaire française du continent, intervient après que la junte militaire du Mali, du Burkina Faso et du Niger a rompu ses liens militaires avec Paris et organisera un rapprochement avec la Russie.
Ces trois pays ont également annoncé leur départ de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la création de l'Alliance des États du Sahel, sur fond de critiques de la France et de ses alliés occidentaux et de leur scepticisme quant au rôle de la Russie et à l'expansion des branches. d'Al-Qaïda et de l'État islamique dans la région.
La cérémonie de samedi dans cette base de l'Est du pays a été présidée par le ministre tchadien des Armées et des Anciens Combattants, Issakha Maloua Djamous, accompagné du commandant des forces françaises au Sahel, le colonel Boris Pomirol, qui a assuré que la coopération bilatérale se poursuivra à l'avenir.
Lors de la cérémonie, rapportée par Tchadinfos, Djamous a rappelé que le retrait de la France s'inscrit dans une volonté affichée de renforcer la souveraineté nationale. « Un Etat souverain doit avoir confiance en sa propre capacité à défendre son intégrité territoriale. Cette plénitude de compétence que constitue la souveraineté, obtenue après l'indépendance, ne peut être partagée », a-t-il déclaré.
Pour le colonel français, la capitulation d'Abéché et le retrait des militaires ne représentent pas « un adieu de la France, mais celui de ses soldats » et l'assurance que « la coopération des deux nations ne s'arrêtera pas là ».