Les élections présidentielles du dimanche 19 juin auront un impact sur l’économie en raison des promesses des deux candidats de faire la révolution dans les campagnes, de promouvoir l’austérité, d’augmenter les subventions pour les plus pauvres ou d’arrêter l’exploration pétrolière.

La compétition électorale en Colombie n’a pas de favori clair, selon les derniers sondages, et offre aux électeurs la possibilité de choisir entre l’homme qui pourrait devenir le premier gauchiste à être président, Gustavo Petro, ou un millionnaire populiste qui promet de mettre fin à la corruption, Rodolfo Hernández.

N’importe lequel d’entre eux recevra un pays avec un déficit budgétaire élevé, la pauvreté et le chômage. Cependant, l’administration d’Iván Duque remettra les coffres du pays avec une croissance économique qui, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE, est la plus élevée de la région, même au-dessus d’économies comme le Chili, l’Argentine ou le Brésil. . Mais cette croissance est inégale en interne.

Duque a reçu le pays avec un taux de chômage d’environ 9,4% et le remettra à 12,1%. Alors que le chiffre de la pauvreté, situé à 26,9% lors de sa prise de pouvoir, fin 2021 il était de 39,3%.

Le chiffre indique qu’environ 19,6 millions de Colombiens vivent avec un revenu mensuel de 350 000 pesos colombiens, soit environ 89 dollars. Une situation aggravée par la hausse des prix dans le pays sud-américain.


Un bus de type chiva avec une pancarte indiquant "Ingeniero Rodolfo Presidente" est photographié dans une rue de Barranquilla, en Colombie, le 8 juin 2022.
Un bus de type chiva avec une pancarte indiquant « Ingeniero Rodolfo Presidente » est photographié dans une rue de Barranquilla, en Colombie, le 8 juin 2022. © Charlie Cordero / Reuters

Pour le mois de mai de cette année, la variation annuelle de l’indice des prix à la consommation était de 9,07 %, l’une des plus élevées d’Amérique latine. Les rapports de l’OCDE montrent que les prix alimentaires ont augmenté de 26 % au cours de la dernière année, ce qui affecte les ménages à faible revenu ; alors que le salaire minimum n’a augmenté que de 10 %.

Un autre défi pour la Colombie est la dette budgétaire, qui à la fin de 2021 s’élevait à plus de 70 milliards de pesos, soit 7,1 % du produit intérieur brut, PIB, avec un bond important en raison de la crise sanitaire.

Un sondage Gallup a montré que 75% des Colombiens estiment que le pays va dans la mauvaise direction et seulement 27% approuvent la gestion d’Iván Duque, qui n’était pas rééligible. Une enquête réalisée en 2021 par le même cabinet a révélé que 60 % des personnes interrogées avaient du mal à joindre les deux bouts avec leurs revenus.

La pandémie a mis fin à tout effort de lutte contre la pauvreté dans le pays pendant au moins une décennie. La vérité est que quel que soit le vainqueur de la course de ce dimanche, la seule chose certaine est qu’il a promis d’apporter de profonds changements dans l’économie que les citoyens ne connaissent toujours pas.

avec PA

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