Les devises des principaux exportateurs latino-américains, le Chili et la Colombie, ont atteint des plus bas historiques en raison de la chute des prix des matières premières et du rebond du dollar.

Divers facteurs. Le dollar poursuit son ascension face aux devises latino-américaines, atteignant des niveaux records face aux craintes générales d’une récession mondiale et à la chute des prix des matières premières.

Les investisseurs se préparent à une baisse de la demande mondiale de métaux après que plusieurs villes chinoises ont adopté de nouvelles restrictions pour contrôler les épidémies de Covid-19. En Colombie, le maximum auquel le peso s’échangeait était de 4 580 pesos pour un dollar, soit seulement 20 pesos sur les 4 600 pesos.

Le dollar s’est renforcé de 15 % au cours des deux derniers mois par rapport à la devise colombienne, une hausse qui trouve ses racines dans le contexte international et une certaine incertitude interne quant au programme économique du premier président de gauche nouvellement élu, Gustavo Petro.

« À l’échelle internationale, toutes les devises se dévaluent par rapport au dollar. L’euro, le yen, les devises latino-américaines et cela se produit en raison des risques d’une récession mondiale et en raison de la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis », a expliqué Andrés Moreno, économiste et analyste boursier.

Changements en Colombie en matière économique

En Colombie, la devise américaine a commencé à s’apprécier fortement le 21 juin, jour de l’ouverture des marchés après le second tour des élections présidentielles, dont le vainqueur était Petro.

« La chute du pétrole, la baisse des attentes économiques affaiblissent la monnaie colombienne. Aussi localement il y a des tensions à cause de ce qui se passe avec la politique, il y a un changement qui s’en vient. On trouve des fonds internationaux qui ne veulent toujours pas entrer en Colombie et des Colombiens qui sortent leur argent du pays. C’est une combinaison de facteurs », a-t-il dit.

« Le monde latin a bénéficié en début d’année de la hausse rapide des taux et des prix des matières premières… (Mais) la forte inflation que nous avons connue va maintenant se traduire par une croissance beaucoup plus faible que celle à laquelle nous nous sommes habitués ». », a déclaré Christian Lawrence, stratège multi-actifs senior chez Rabobank.

Selon la banque centrale, la dévaluation du peso colombien jusqu’à présent cette année est de 7 %, alors qu’au cours des douze derniers mois, la monnaie a perdu 15 % de sa valeur. En fait, au niveau mondial, c’est la deuxième monnaie la plus dévaluée, suivie seulement par le rouble russe, tandis qu’au niveau de l’Amérique latine, elle occupe la troisième position de dépréciation.

Avec Reuters et EFE

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