Environ la moitié des fonds du plan seraient consacrés à la rénovation des infrastructures traditionnelles, un objectif que les deux parties aux États-Unis prétendent partager mais ne se sont jamais entendues sur le mode de financement.

Peu de temps après avoir lancé avec succès un plan de relance économique de 1,9 billion de dollars, le président des États-Unis, Joe Biden, souhaite désormais concentrer ses efforts économiques sur les infrastructures du pays.

Le président a présenté ce mercredi 31 mars 2021 à Pittsburgh un plan de 2,3 milliards de dollars, qu’il espère financer avec une augmentation de l’impôt sur les sociétés de 21% à 28%, une proposition qui pourrait susciter une vive résistance de la part des entreprises communautaires et contrecarrer les tentatives de travailler avec les législateurs républicains.

La Maison Blanche affirme que l’essentiel de la proposition comprend 621 milliards de dollars pour les routes, les ponts, les transports en commun et les bornes de recharge pour véhicules électriques, entre autres. Ces dépenses visent à éloigner le pays des moteurs à combustion interne, que l’industrie automobile considère comme une technologie de plus en plus dépassée.

Un chiffre similaire serait utilisé pour remplacer les conduites d’eau en plomb et améliorer les égouts, ainsi que pour étendre la couverture Internet à large bande et moderniser le réseau électrique.

« C’est le plus gros investissement dans l’emploi en Amérique depuis la Seconde Guerre mondiale », a souligné Biden. Cependant, le plan n’est qu’une proposition et vient maintenant la partie difficile: l’approbation du Congrès.

Le plan d'investissement dans les infrastructures présenté par Joe Biden est divisé en quatre blocs.
Le plan d’investissement dans les infrastructures présenté par Joe Biden est divisé en quatre blocs. © France 24

Une augmentation fiscale controversée

Les partis démocrate et républicain conviennent qu’un investissement généreux dans les infrastructures est nécessaire. Cependant, ils diffèrent dans la façon de le financer.

L’une des promesses de campagne de Biden était de porter l’impôt sur les sociétés à 28%, contre 21% en vigueur depuis que, en 2017, l’ancien président Donald Trump l’a réduit dans le cadre d’une réforme fiscale.

Le président a rappelé que sa proposition laisserait l’impôt payé par les entreprises « à un niveau inférieur à celui qu’elle avait entre la Seconde Guerre mondiale et 2017 », puisque le taux précédent était de 35%.

Le leader républicain du Sénat, Mitch McConnell, a accusé dans un communiqué Joe Biden « d’utiliser l’infrastructure comme un » cheval de Troie « pour générer les plus fortes augmentations d’impôts depuis une génération ».


Malgré l’opposition des républicains, Biden espère que son plan d’infrastructure sera approuvé avant l’été.

« Je suis ouvert à d’autres idées, tant qu’elles n’impliquent pas d’augmenter les impôts de quiconque gagne moins de 400 000 dollars par an (…). Mais nous devons approuver cela, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre », a-t-il conclu.

Avec Reuters, AP et EFE

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