Au milieu d’un rebond des infections à Covid-19 en France, le président Emmanuel Macron a annoncé un ensemble de nouvelles mesures, notamment la prolongation de la détention pendant quatre semaines et la fermeture des écoles. Le président a averti que d’ici avril prochain, le pays aura de nombreux problèmes à surmonter en raison de l’incidence de nouvelles variantes du virus, plus contagieuses, qui aggravent l’urgence.

Une troisième vague de la pandémie Covid-19, dont les cas ont doublé depuis février dernier, menace de faire tomber les hôpitaux français. Pour cette raison, le président Emmanuel Macron s’est adressé à la nation le 31 mars pour annoncer de nouvelles restrictions avec lesquelles il tente d’atténuer l’urgence.

Le président a décrété l’extension du confinement à l’ensemble du territoire métropolitain pendant quatre semaines, une mesure qui prendra effet à partir de minuit samedi prochain et comprend un couvre-feu de 19h00 à 6h00, heure locale. De cette manière, la mesure qui s’applique déjà dans 19 départements est étendue à l’ensemble du pays.


De plus, les déplacements entre régions et les déplacements à une distance supérieure à 10 kilomètres du lieu de résidence sont interdits.

« C’est la meilleure solution pour arrêter le virus (…) Nous perdrons le contrôle si nous ne bougeons pas maintenant », a prévenu Macron.

Même les écoles et les collèges doivent fermer pendant trois semaines, après les vacances de Pâques, qui se terminent le week-end prochain.

Le télétravail sera obligatoire et tous les établissements considérés comme du commerce non essentiel doivent également cesser leurs services.

Macron ordonne la fermeture des écoles pendant trois semaines

L’une des mesures les plus drastiques que le gouvernement français a décidé de prendre est la fermeture de tous les centres éducatifs pendant trois semaines, après les vacances de Pâques.

« Nous allons fermer les jardins d’enfants, les écoles primaires et secondaires pendant trois semaines », a précisé le président.

Cette annonce représente un changement dans la politique du gouvernement face à la pandémie qui jusqu’à présent s’est concentrée sur les restrictions régionalisées. En particulier, la fermeture des écoles a été considérée comme un dernier recours.

Des enfants d'une école, portant des masques, assistent à une classe, au milieu de la pandémie de Covid-19, à l'école primaire privée Jeanne D'Arc, à Saint-Maur-des-Fosses, près de Paris, France, le 30 mars 2021.
Des enfants d’une école, portant des masques, assistent à une classe, au milieu de la pandémie de Covid-19, à l’école primaire privée Jeanne D’Arc, à Saint-Maur-des-Fosses, près de Paris, France, le 30 mars 2021. © Reuters / Gonzalo Fuentes

Mais la nouvelle vague d’infections a soulevé des questions sur l’efficacité ou non des mesures prises par le gouvernement pour contrôler la pandémie et avec les élections prévues en 2022, Macron a dû faire la médiation entre considérations politiques et sanitaires.

Depuis janvier, un couvre-feu national a été instauré du jour au lendemain et tous les restaurants, bars, gymnases, cinémas et musées de France sont fermés depuis octobre.

Les agents de santé envisagent le rejet des patients en raison de la surpopulation

Les travailleurs médicaux de plusieurs villes préviennent qu’ils devraient commencer à refuser des patients en raison du manque d’espace.

« Ça va très vite (…) J’espère qu’on n’a pas à prendre de décisions » (entre patients), a déclaré Pauline Caillard, médecin à l’unité de soins intensifs d’un hôpital d’Amiens, dans le nord de la France, après avoir décrit un état vertigineux augmentation des infections et augmentation du stress sur le personnel médical.

Les responsables de l’hôpital de Paris ont émis le même avertissement ces derniers jours. Cependant, l’administration Macron exclut une situation de cette ampleur. «Une chose est claire: la France ne refusera de soigner aucun patient malade. Le choix des patients n’est pas une option », a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Cependant, il a reconnu que «le facteur clé» dans la prise de décision continue d’être l’occupation de l’hôpital.

Les nouvelles mesures répondent à une situation de plus en plus préoccupante face à la propagation du virus. Selon les chiffres officiels, les nouveaux cas confirmés par jour ont doublé depuis février dernier pour atteindre près de 40 000.

Le nombre de patients dans les unités de soins intensifs a dépassé les 5 000 mardi, dépassant le nombre le plus élevé jamais enregistré l’automne dernier.

«Bientôt plus de 100 000 familles auront subi un décès en France», a déploré le chef de l’Etat, qui a indiqué que, si le programme de vaccination donne l’espoir de surmonter la crise sanitaire, la situation est compliquée par les nouvelles variantes du virus qu’elles se répandent.

Cependant, la réalisation de la vaccination de la majorité de la population en France est encore loin. Au milieu d’une insuffisance de vaccins et de poursuites judiciaires entre l’Union européenne (UE) et les sociétés pharmaceutiques pour défaut de livraison de nouvelles doses, ce pays, comme le reste de l’UE, maintient un programme d’inoculation lent.

Jusqu’au lundi 29 mars dernier, la France n’avait vacciné que 11,75% de ses habitants, contre 45,19% au Royaume-Uni, l’un des pays qui mène l’inoculation dans le monde avec Israël, les Émirats arabes unis, les États-Unis, le Chili et les États Unis.

Avec Reuters AP et EFE

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