En Malaisie, les travailleurs du secteur informel sont les premières victimes de la crise

En Malaisie, les travailleurs du secteur informel sont les premières victimes de la crise

La dégradation de la situation sanitaire en Malaisie entraîne un appauvrissement des travailleurs de l’économie informelle, soit 8 % de la main-d’œuvre. Des économistes plaident pour un plan de relance plus ambitieux, rapporte The Straits Times.

L’inquiétude monte en Malaisie face aux conséquences économiques de la propagation de l’épidémie de Covid-19, explique The Straits Times, qui évoque notamment le sort des travailleurs du milieu informel.

Comme le percussionniste Muhamad Al-Hafiz Khalil, musicien à temps plein, connu des nuits de Kuala Lumpur. Il n’a eu aucun contrat depuis mars dernier, lors de la mise en place des premières mesures de restriction des déplacements liées à la situation sanitaire.

“Les maigres économies de ce père de deux enfants ont fondu depuis longtemps, raconte le quotidien de Singapour. Et depuis le début de l’année, celui connu sous le nom de scène de Hafiz Smurf, multiplie les petits boulots et compte sur l’aide financière de ses amis pour se nourrir.”

Le musicien de 32 ans explique :

Le premier confinement nous a pris par surprise. Et nous n’avions pas le choix. Aujourd’hui, je n’ai aucune offre dans mon secteur.”

The Straits Times renchérit : “Il n’est pas le seul à sentir que la situation risque de ne pas s’améliorer.”

Glissement vers la pauvreté

Les histoires de ce genre abondent parmi les travailleurs du secteur informel, en majorité des ouvriers journaliers employés dans les secteurs de la construction ou des services, “qui glissent de la survie quotidienne vers la pauvreté”.

Selon les chiffres officiels, explique The Straits Times, en 2019, environ 1,2 million de personnes, sur les 15 millions de travailleurs malaisiens, étaient employées dans l’économie informelle.

Du fait de la propagation du virus, les “perspectives économiques sont sombres”, et les répercussions sociales risquent “d’avoir des implications économiques et politiques dans le pays, qui connaît sa plus grande récession depuis son indépendance en 1957”, précise le journal.

Au vu de l’augmentation inexorable des cas [de Covid-19], les services de santé envisagent de durcir les mesures de contrôle de la circulation et de passer à un confinement complet durant deux semaines à partir du 4 février.”

Un plan de relance insuffisant

“Les hospitalisations et les décès atteignent de nouveaux records. Le service hospitalier public est débordé. Samedi, le nombre de nouveaux cas a atteint 4275, un nouveau record.” D’ailleurs, selon un membre du service de santé du gouvernement s’exprimant de manière anonyme, le nombre de contaminations pourrait dépasser les 5 000 par jour avant que la situation ne s’améliore.

Face à un tel constat, souligne le quotidien, la Malaisie devrait rapidement augmenter le montant du plan de relance de 15 milliards de ringgits malaisiens (environ 3 milliards d’euros) annoncé par le Premier ministre, Muhyiddin Yassin, la semaine dernière, estiment des économistes.

Un plan qui devrait inclure “du microcrédit pour le secteur informel, des dons sous forme, par exemple, de cartes de rationnement, et des crédits facilités pour les petites et moyennes entreprises”.

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