Alaa Maso et Mohamed Maso, deux frères syriens d’Alep, sont ensemble à ces Jeux, mais pas en tant que représentants du même drapeau. L’un participe aux joutes avec l’équipe des réfugiés, tandis que l’autre défend les couleurs de sa nation natale.

La participation de ces frères a choqué les téléspectateurs lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Alaa Maso et Mohamed Maso, deux frères syriens, se sont serrés dans les bras dans le stade de Tokyo. « Je ne peux pas décrire ce que je ressens en ce moment », a écrit Mohamed sur Instagram.

Tous deux participent à ces joutes, mais représentant des drapeaux différents. Alaa est nageuse et fait partie de l’équipe des réfugiés. Mohamed, pour sa part, est un triathlète qui rivalise avec l’équipe syrienne. Ils ne s’étaient pas vus depuis 8 mois en raison de la préparation du concours.

Comme le dit le site officiel du Comité International Olympique, le sport est une affaire de famille dans la maison Maso. Son père était entraîneur de natation. Alaa a commencé à nager sur de longues distances à l’âge de 4 ans.

« Grâce au sport, j’ai pu me détacher de beaucoup de choses négatives et prendre confiance en ma vie personnelle pendant l’entraînement. Depuis, plus je m’entraînais dur, mieux je me sentais. Et c’est ainsi que j’essaie de construire ma vie : être positif , créatifs et en bonne santé pour attendre que le soleil se lève au-dessus de nous », a-t-il avoué au CIO.

Cependant, lorsque la guerre a éclaté en Syrie, sa passion a été interrompue. Je ne pouvais plus m’entraîner. C’est ainsi qu’en octobre 2015, il décide de quitter le pays avec son frère aîné. « La situation devenait de plus en plus compliquée et ne s’améliorait pas », a-t-il déclaré à ‘Olympics.com’.

L’équipe représentant les réfugiés

Selon le site Web néerlandais « RTL Nieuws », l’un d’eux réside à Hanovre, en Allemagne, tandis que l’autre s’entraîne depuis les Pays-Bas. Selon ‘CNN’, Alaa a contacté la fédération nationale syrienne pour participer à des compétitions internationales représentant les couleurs de son pays d’origine, mais n’a pas reçu de réponse.

Pour cette raison, il a décidé de postuler pour rejoindre l’équipe olympique des réfugiés, composée de 29 athlètes qui ont eu des difficultés dans leur carrière. Les athlètes de cette équipe, contrairement aux autres, bénéficient d’une bourse et défilent derrière le drapeau olympique.

Sur les 29 sélectionnés, neuf sont originaires de Syrie, cinq d’Iran, quatre du Soudan du Sud, trois d’Afghanistan et deux d’Érythrée. L’équipe comprend également un réfugié du Cameroun, du Congo, de la République démocratique du Congo, de l’Irak, du Soudan et du Venezuela.

Les athlètes concourent dans douze sports. Six des 29 ont déjà participé aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, dont la nageuse syrienne Yusra Mardini. Et certaines ont réussi à se démarquer, comme Kimia Alizadeh, qui a quitté le sol iranien pour se réfugier en Allemagne en 2020, et qui, en 2016, à Rio, a décroché une médaille de bronze en taekwondo.

Quant à Mohamed Maso, il participe au concours représentant son pays d’origine. Une décision avec laquelle il a dû faire face à quelques critiques. « Ceux qui aiment le ‘régime’ de (Bashar al-Assad) devraient le vivre, et ne pas être en Europe », a réagi Omar Abu Layla, fondateur de la page d’information ‘Deir Ezzor 24’, sur Twitter après la cérémonie.

La Syrie compte au total six athlètes à Tokyo, dont une jeune joueuse de tennis de table, Hend Zara. À 12 ans, elle est la plus jeune participante à ces Jeux olympiques pandémiques.

Cet article a été adapté de son original en français.

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