Selon le ministère de l’Intérieur, des milliers de manifestants ont été convoqués lors de 137 manifestations dans diverses villes pour réclamer la « liberté », faisant allusion à l’extension du « passe-santé » et à la vaccination forcée des agents de santé. Tels étaient quelques-uns des plans annoncés cette semaine par le président Emmanuel Macron, qui ont fait mal dans un pays où jusqu’à présent la non-obligation était une promesse de « liberté ».

« Liberté », « Macron dicteur ». Du nord au sud, les banderoles rappelaient ce 17 juillet le président de l’Elysée et les valeurs nationales. Et c’est que de Marseille à Lille, et de Montpellier à Paris, environ 114.000 personnes sont venues manifester dans tout le pays contre les mesures « anti Covid-19 » annoncées il y a cinq jours par le président.

Parmi celles-ci figure la vaccination obligatoire du personnel de santé, en plus de la prolongation du ‘passe-santé’, sorte de certificat « indemne de Covid-19 » requis pour la réouverture des établissements. Sans cela, vous ne pouvez pas, par exemple, entrer dans des lieux tels que des restaurants, des centres commerciaux ou des cinémas.

Certaines mesures qu’une partie de la population a interprétées comme positives pour lutter contre une augmentation des infections – ce samedi le pays est resté au-dessus de 10.000 cas -, mais une autre partie a ressenti comme un veto à la liberté de choix de ceux qui ne veulent pas se faire vacciner.

Un manifestant tient une banderole "Vax et anti-vax unis contre le laissez-passer. Etat de droit" lors d
Un manifestant tient une banderole « Vax et anti-vax unis contre le laissez-passer. Etat de droit » lors d’une manifestation à Marseille, le 17 juillet 2021, contre les nouvelles restrictions sanitaires en France. © Clément Mahoudeau / AFP

Le ministère français de l’Intérieur a indiqué qu’au total 137 manifestations avaient été convoquées, Paris rassemblant jusqu’à 18 000 personnes sur la place Beauvau.

« Nous avons des doutes sur les vaccins contre le coronavirus, ce n’est pas que nous pensons que la Terre est plate, mais nous ne connaissons pas les effets à long terme de ces vaccins fabriqués rapidement et que (Emmanuel) Macron veut nous imposer », résume Rita, une infirmière auxiliaire de 39 ans, qui a participé à la caravane du sud, à Montpellier, où, selon la préfecture, 5 500 personnes occupaient les rues.

Sur le Vieux-Port de Marseille le chiffre atteint 4 250 manifestants, certains pointant du doigt les « moutons » vaccinés et les « mauvaises informations » données par les chaînes de télévision, alors qu’à Nice il y en avait 1 600, à Bordeaux 1 200, à Toulouse 2 500 (avec des slogans comme « Je ne suis pas un QR code »), à Strasbourg 2 800 et à Nancy 1 200.

Rien qu’à Dijon, la police a fait usage de gaz lacrymogènes, alors que dans la ville de Lyon il y a eu neuf détenus dans le cadre d’une marche non autorisée, qui a réuni environ 1 000 personnes.

« Nous ne sommes pas du tout anti-vaccins »

Dans la capitale parisienne, toutes ces revendications ont été entendues dans trois cortèges différents. Dans le premier, paré des drapeaux de la France, on pouvait apercevoir l’ancien numéro 2 du Front national d’extrême droite Florian Philippot, ainsi que la députée Covid-sceptique Martine Wonner, le chanteur Francis Lalanne et même l’ancien chef de file du ‘ gilets jaunes ‘(‘les gilets jaunes’) Jacline Mouraud.

Manifestation au rez-de-chaussée du musée du Louvre, à Paris, le 17 juillet 2021.
Manifestation au rez-de-chaussée du musée du Louvre, à Paris, le 17 juillet 2021. © Bertrand Guay / AFP

Avant la manifestation, Nicolas Dupont-Aignan, président du groupe politique « Debout la France », a dénoncé lors d’une conférence de presse « un abus de pouvoir sans précédent » et un « coup de santé », faisant allusion au fait que l’annonce de l’Elysée aurait affecté la vie quotidienne – sans le « laissez-passer », vous ne pouvez pas assister à des événements ou rendre visite à un mineur à l’hôpital si vous n’êtes pas vacciné.

Au même moment, 1 500 autres personnes élèvent la voix dans le sud de Paris, dans un groupe plus chaotique et entouré d’un cordon de police, mais avec les mêmes slogans que dans le troisième cortège de la place de la République : « La démocratie est recherchée de la République française, disparu le 12 juillet 2021″ ou « Non au ‘passe-santé’, stop à la dictature ».

« Nous ne sommes pas du tout anti-vaccins. Nous voulons seulement que chaque personne ait la liberté de décider de se faire vacciner ou non. Les tests PCR peuvent perdurer et doivent rester gratuits », ont défendu Aurélie et Tiphaine, toutes deux trentenaires et employé d’un centre commercial.

« On est là pour les revendications des gilets jaunes et les restrictions des libertas. Ce n’est pas une loi libertaire qui nous fait sortir dans la rue. On a toujours été dans la rue », a déclaré le « gilet » Jérôme Rodrigues.

Cet article a été adapté de son original en français.

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