Une compétition corsée entre sommeliers du café

Les Championnats de France du Café 2016 sont à l’ordre du jour pour tout les épris de la petite fève torréfiée. Des épreuves qui auront tenu en haleine les plus grands enthousiastes de la boisson du 24 au 26 janvier.

Cette année l’événement a été organisé à Marseille, à l’occasion du salon Food au Sud ! et les participants se sont affrontés au cours de différentes épreuves mettant à l’honneur un produit phare de notre gastronomie. Que votre passion soit de produire et créer, juger et goûter ou juste aider à l’organisation en tant que bénévole, les inscriptions étaient ouvertes à tous, et la SCAE France a tenu à mobiliser un maximum de particuliers.

Charlotte Malavel, championne barista 2016
Charlotte Malavel, championne barista 2016

La SCAE est l’association référence pour les amoureux du café en France, mais aussi dans quasiment tous les pays d’Europe, ainsi qu’à Singapour et en Corée du Sud. Elle se dédie au café de spécialité, autre appellation de ce que l’on nomme plus communément les cafés gourmets, et délivre des formations certifiantes et des workshops sur le produit.

En plus de cette dimension pédagogique, la SCAE se propose de rassembler les passionnés autours de grands événements tels que ce championnat national, où les candidats sont censés dominer « les caractéristiques du produit, son sourcing, sa sélection, des connaissance en amont donc, mais aussi faire preuve d’originalité, virtuosité et technicité », nous a expliqué Thierry Layec, chargé de la communication de la SCAE. L’association se décrit comme « une association internationale qui agit pour améliorer constamment la qualité du café à chaque étape de la filière afin d’atteindre l’excellence : de la plante à la tasse ». Suite aux révélations de l’OMS sur la viande rouge, un article précédent avait explicité les possibles propriétés cancérigènes du café, avec l’expertise de Gloria Montenegro, doyenne de la caféologie en France. De la même façon, cette association aurait pour but de rehausser les standards de la qualité du café à un niveau mondial, avec l’aide de ses associations sœurs, la SCAA en Amérique du Nord, la SCAJ au Japon et la AASCA en Asie et Océanie.

« On est dans l’univers de l’oenologie »

Parmi les épreuves, celle de Meilleur Barista est la plus médiatisée, « l’épreuve reine », comme l’a décrit Thierry. L’objectif pour le participant est de montrer l’étendue de ses connaissances sur la production du café vert, le produit brut, « la sélection de ses graines, la variété, le terroir » ; il choisit les principes de la torréfaction, mais doit aussi pouvoir expliquer la qualité du rendu. « On est dans l’univers de l’oenologie, ce n’est pas pour rien qu’on les appelle les sommeliers du café » nous a-t-il expliqué. Le participant réalise lors de l’épreuve des espressos classiques, du latte art, mais aussi une boisson signature, qui se rapproche d’un cocktail sans alcool dans ses mélanges d’ingrédients. 

Cela fait deux ans que l’épreuve est remportée par la barista Aixoise Charlotte Malaval, qui déjà en avril dernier avait représenté la France en se classant 6ème aux Championnats du Monde de Seattle. Cette année elle a su séduire les jurés et le public avec un voyage, raconté et illustré, dans l’univers sensoriel du café, elle aura donc à nouveau l’occasion de participer aux mondiaux 2016 de Dublin.

La seconde place a été remportée par Marco de Sousa Rosa ; après une école hôtelière et un passage par le métier de barman, Marco choisit de se dédier en particulier au café. Devenu sa passion, il envisage déjà d’ouvrir son propre établissement, « mais pas avant quatre ou cinq ans ». À 28 ans, il s’est déjà classé 4ème en 2015, et reviendra sans doute l’année prochaine à la poursuite de la première place. « L’ambiance du championnat est géniale, on y retrouve vraiment une réelle famille du café ».

Marco de Sousa Rosa, vice champion barista
Marco de Sousa Rosa, vice champion barista

Parmi les autres épreuves, nous retrouvons le latte art, où l’objectif et de montrer sa virtuosité, originalité, mais aussi sa technicité avec le produit ; la coffee good spirits, épreuve originale alliant les métiers de bartending et de barista, qui se réalise de nuit dans un bar à cocktails surprise, les juges sont toujours présents mais les conditions réelles font que ce soit d’autant plus convivial.

Mikael Portannier, Rochelais de presque 21 ans, est le champion good spirits de cette édition. Avec une belle place sur le podium déjà l’année dernière, ce jeune barista travaille actuellement au charmant Café Lomi dans le 18ème arrondissement. Finaliste du concours Malongo, pour meilleur jeune artisan dans le café, son rêve serait « de concilier coffee shop la journée et bar à cocktail le soir dans un futur établissement ». Pour l’instant il travaille avec une très bonne équipe et en profite pour approfondir ses connaissances dans l’art du café.

Mikael Portannier, champion de coffee good spirits
Mikael Portannier, champion de coffee good spirits

L’épreuve de brewers cup se déroulera elle le 2 et le 4 avril au lycée hôtelier Guillaume Tirel dans le 14ème arrondissement. On y juge une méthode de filtration différente de celle utilisée pour les espressos, qui développe des arômes avec une technique plus proche de celle de l’infusion du thé.

Les compétitions organisées sont l’opportunité pour les candidats français de démontrer leurs expertises mais sont aussi la porte d’entrée pour leur participation aux championnats internationaux. Et pour les plus passionnés, les finales de la compétition peuvent même être suivies et revues en Live Streaming.

Anna Thiau Pereira

Crédits photo : Thierry Vallier

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