MADRID, 14 fév. (EUROPA PRESS) –

Un tribunal ivoirien a entériné la condamnation à perpétuité de l’opposant Guillaume Soro, exilé en France, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » et « troubles à l’ordre public ».

Le verdict envisage également la ratification des peines de prison de 20 ans de prison à l’encontre de huit autres personnes -dont Simon Soro, frère de l’opposant-, tandis que deux autres prévenus ont été acquittés, comme le rapporte le portail d’information ivoirien Koaci.

Parmi les condamnés figurent Souleymane Kamaraté, qui était le directeur du protocole de Soro, et le commandant Jean-Baptiste Kouamé, ancien responsable de la sécurité de l’opposition lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale ivoirienne.

L’avocat de la défense, Gohi Bi, a déclaré que la décision intervient après un processus politique et a souligné qu' »ils ne s’attendaient à rien d’autre ». « Nous n’allons pas abdiquer. Nous allons nous battre jusqu’à ce que tous les accusés soient acquittés, comme dans le cas d’Alain Lobognon et de Félicien Sékongo », a-t-il déclaré, faisant référence aux deux libérés.

« Nous ne comprenons pas comment il est possible que ces deux personnes, dont nous avons demandé la libération en première instance, aient été condamnées et soient aujourd’hui acquittées pour les mêmes faits que d’autres condamnés », a-t-il soutenu. « Qu’est-ce qui a changé si on leur reproche les mêmes faits ? », a-t-on demandé.

De son côté, le procureur Abdoulaye Ben Méité a applaudi le verdict et s’est dit « totalement satisfait ». « Nous sommes très heureux. Les gens essaient de faire croire qu’il s’agit d’un processus politique, mais en réalité les faits présentés contre les accusés sont bien établis », a-t-il tranché.

Le parquet ivoirien a mis en examen 19 personnes dans l’affaire, quatorze membres des forces de sécurité et cinq civils, tous proches de Soro en relation avec un arsenal situé dans la lagune d’Assinie, où ont également été retrouvés des téléphones et des documents.

Soro a également été condamné en avril 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds et blanchiment d’argent pour l’achat d’une propriété en 2007, alors qu’il était premier ministre, une somme qui, selon le procureur, aurait dû être restituée à l’État.

L’homme politique a dirigé la tentative de coup d’État ratée de 2002 contre le président de l’époque, Laurent Gbagbo. Après les élections présidentielles controversées de 2010 et une brève guerre civile, c’est Alassane Ouattara qui est arrivé au pouvoir sous Soro.

Cependant, une rupture entre les deux s’est produite par la suite et Soro a finalement démissionné en février 2019 de son poste de président du Parlement. Auparavant, il a été Premier ministre entre avril 2007 et décembre 2010 — sous la présidence Gbagbo — et entre avril 2011 et mars 2012, déjà avec Ouattara au pouvoir.

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