Donald Trump parti de la Maison-Blanche, le propriétaire chinois du réseau social préféré des jeunes n’a plus intérêt à céder ses activités américaines à Oracle, révèle le South China Morning Post.
ByteDance, propriétaire chinois de TikTok, renonce à céder à Oracle les opérations américaines de l’application de partage de vidéos, annonce dimanche 14 février le South China Morning Post.
“Une source informée” assure :
L’accord était essentiellement conçu pour répondre aux demandes du gouvernement Trump. Mais Trump est parti, et la raison d’être de l’accord a disparu avec lui.”
Larry Ellison, le PDG d’Oracle, entreprise américaine de logiciels pressentie pour racheter l’activité de TikTok aux États-Unis, n’a jamais caché ses affinités avec l’ex-président. Ce qui “aurait été une relation précieuse si le président avait été réélu” n’est plus du tout crucial alors que le démocrate Joe Biden a emporté l’élection, poursuit le quotidien de Hong Kong – propriété du groupe Alibaba, autre géant de l’Internet chinois.
Le Wall Street Journal avait vendu la mèche la semaine dernière en écrivant que l’opération était reportée “indéfiniment”, rappelle le média asiatique, le temps que le président Biden prenne ses marques et se positionne sur la question des menaces potentielles présentées, en matière de sécurité, par les entreprises de la tech chinoise.
Atteinte à la sécurité des utilisateurs
Négocié sous la pression d’un ultimatum du président Trump, au nom de la sécurité des utilisateurs américains de l’application, l’accord annoncé en septembre 2020 prévoyait la vente de 20 % de TikTok Global, l’entité américaine du groupe, à Oracle et Walmart, sans aucun transfert de technologie ni d’algorithme, Oracle se contentant de “procéder à un examen de sécurité du code source appartenant à TikTok”.
ByteDance est aujourd’hui en quête d’“une nouvelle structure pour ses opérations aux États-Unis”, ajoute la source anonyme. Ce qui vient confirmer que l’opérateur du site de microvidéos est toujours en discussion avec les autorités américaines, malgré le changement de gouvernement.
“Principes” chinois
Le ciel se dégagerait-il pour TikTok ? Du côté chinois, les régulateurs ont “défini certaines lignes directrices de l’accord”, une clarification qui repose sur quelques “principes”, selon un responsable chinois.
D’abord, ByteDance ne peut vendre ses algorithmes à une entité étrangère. Depuis août 2020, le ministre du Commerce exige que toute exportation d’algorithme soit soumise à autorisation. Le second principe est plus “politique”. “ByteDance ne peut pas s’agenouiller devant le gouvernement américain”, affirme un régulateur chinois, cela constituerait “un mauvais exemple pour les autres entreprises chinoises”.
Le gouvernement Biden, lui, n’a pas encore dévoilé son approche du dossier épineux des relations technologiques avec la Chine. La semaine dernière, le ministre de la Justice “a déposé des requêtes devant deux tribunaux fédéraux, demandant de retarder l’examen du litige concernant TikTok et une autre application chinoise, WeChat”.